#09 UNE SITUATION ET QUATRE HYPOTHÈSES (Fil Berger)

Construction de la situation
Dans le temps des années 1980 commençant, elle et lui avaient une 404 bronze avec un capot bleu ciel récupéré dans une casse de l’île Seguin et remonté sur un des nombreux terrains vagues du secteur  Bisson – Pali-Kao dans le bas Belleville. Avec cette voiture de bric et de broc, ils se déplaçaient entre la banlieue nord et les frontières floues des 19e et 20e arrondissements. Ils pouvaient tout aussi bien décider de partir impromptu, au beau milieu de la nuit et à plusieurs par exemple, à la mer dans un coin de Normandie. La plupart du temps, toutefois, ils pratiquaient la dérive à pied entre les confins d’Aubervilliers ou de La Courneuve et leur deux-pièces de la cour Lesage. Ils passaient de HLM en squats où logeaient les camarades de la bande de pro-situs dont ils faisaient partie. Tous savaient qu’ils étaient en train de se prendre les murs de la pacification sociale et d’une furieuse épidémie à venir en pleine gueule. Mais pas assez clairement pour arrêter de vivre vite. De tout claquer. De faire des coups-fourrés, des petits casses. De se pinter abondamment. Vite. De dévorer des livres. De disputailler à longueur de nuit. Vite. De faire l’amour à tout va-venant-venu. De voir un maximum de films. Vite. De dévaler le grand toboggan de la zone Vilin-Piat-Ottoz comme pour plonger depuis la colline, éperdus, dans tout Paris. Vite. D’aimer l’attraction passionnée de la vie tout en détestant cordialement ce qu’elle devenait d’enfermant selon les besoins au jour le jour. D’essayer de ne pas suivre les flèches.
Lui, il était projectionniste au Rialto, place Stalingrad, le plus vieux cinéma de la capitale, en face de la gare des bus pour l’étranger. Elle, elle jouait illégalement de la flûte à bec baroque dans le métro, choisissant les coins de couloir des stations où ça payait bien et où elle pouvait partager le temps avec des collègues. Au dernier automne des années 1970, après avoir vécu ensemble dans des lieux séparés, elle et lui avaient emménagé dans le même appartement. Mais le vent avait malencontreusement commencé à tourner depuis un bon moment. Le cœur, quoi qu’il en soit de leur prétention à l’amour libre, leur en disait de moins en moins de s’éprendre chaque jour l’un de l’autre. Chérir virait à l’aigre plus souvent qu’à son tour. Elle ni lui n’étaient plus que très rarement réciproquement fous d’eux deux. Jusqu’à un certain dédain s’infiltrait même par soupçons impalpables dans leur désunion en formation. Leur flamme se métamorphosait en gel qu’ils ne pouvaient guère plus souffrir. La vie cahin-cahotait sévère, quoi. Jusqu’au matin où, revenant d’une série de nuits blanches, elle sut brusquement, mais indubitablement, qu’il avait disparu. Son triste amour défraîchi. Corps, biens, armes, bagages. Elle fondit en larmes. Se questionna. Elle l’avait perdu.

Hypothèse numéro un : l’accident
L’avant-veille, il aurait pris la 404 pour se rendre dans une cité du côté du fort d’Aubervilliers. Les « Huit-Cents-Logements », dans laquelle auraient vécu deux de ses amis. Il serait arrivé vers les huit heures et demie dans le grand quatre-pièces. Il aurait apporté avec lui une bouteille d’un litre de mezcal qu’il serait passé acheter à la Maison du Mexique, rue de Paradis, Paris 10e l’après-midi même. Ce soir-là, il n’aurait pas travaillé au cinéma. En arrivant aux « Huit-Cents », il aurait déjà atteint un degré d’ébriété certain (vu le nombre déraisonnable de demis qu’il aurait bus chez Smaïl, café jouxtant le cinéma, où il avait ses habitudes et une ardoise) mais ça aurait été supportable, en tout cas pour conduire. Ses camarades l’auraient reçu avec tout le savoir-vivre dont ils étaient fiers de faire preuve. Un chili con carne et un cubi de rouge. Ils auraient parlé de Baltasar Gracian, des autres camarades de la bande, enfin de choses diverses tendant à vouloir refaire le monde de manière plus ou moins violente ; plus ou moins rusée. Du cubi, ils seraient insensiblement passés au mezcal. À la fin de la bouteille, c’est lui qui aurait croqué le gros ver blanc du fond. Vers minuit et demie, comme il n’y aurait plus eu d’alcool ni de choses intéressantes à dire, il aurait décidé de lever le camp. Seul, il aurait repris le volant de sa 404. Il se serait décidé, après un moment d’hésitation éthylique, à passer par le périphérique. Entre la porte du Pré-Saint-Gervais et celle des Lilas, il aurait senti comme un brouillard d’ivrogne l’environnant. Son esprit aurait commencé à battre la campagne. Dans les tournants, il se serait une première fois aperçu qu’il avait changé de file sans s’en rendre compte. Il aurait redressé. Dans un éclair de lucidité, il aurait voulu ralentir. Mais le contrôle de la voiture aurait continué de lui échapper peu à peu. Soudain, il aurait cru voir un chat blanc traverser les trois voies. Il aurait tout à la fois pilé et braqué. La 404, vu l’état de ses pneus, récupérés à droite à gauche à la sauvette, aurait fait un violent tête-à-queue et serait venue s’encastrer dans la glissière centrale en béton armé. Évidemment, il n’aurait pas mis sa ceinture de sécurité et serait venu s’éclater le crâne sur son volant et sur son pare-brise. Heureusement, le trafic aurait été fort réduit à cette heure. Sous le choc terrible, il aurait perdu connaissance. La voiture aurait fumé mais n’aurait pas pris feu. Les secours seraient arrivés sept minutes après l’accident et il aurait été emmené à l’hôpital Lariboisière, aux urgences. Il aurait été dans le coma, pas seulement éthylique, mais post-traumatique, avec de nombreuses fractures très mal placées. Comme il n’aurait pas eu ses papiers avec lui, il aurait été difficile de l’identifier. Ce n’est que le surlendemain que l’hôpital aurait pu mettre un nom sur l’accidenté de la porte des Lilas. Il ne serait jamais sorti de son coma.

Hypothèse numéro deux : la cavale
Quelques jours plus tôt, il aurait crevé un pneu de sa 404 bronze, celle avec un capot bleu ciel. Il l’aurait garée rue Sedaine, pas loin du métro Bréguet-Sabin. Elle serait restée là, en plan, un moment. Histoire de trouver un chantier de maçonnerie pas trop loin et de prévenir un ou deux copains pour l’aider à « changer de roue ». Il aurait rapidement, en zonant un petit peu, repéré ledit chantier dans une rue adjacente de ce quartier de la Bastille. L’« opération » aurait été décidée pour ce soir-là. Resterait à trouver une 404 pas trop loin. Facile. Justement, une belle rouge bordeaux aurait stationné à l’angle du boulevard Richard-Lenoir. Sur ce coup-là, ils auraient été deux. Il aurait été aux alentours de vingt-deux heures trente. La subtilisation de deux parpaings de vingt aurait été un jeu d’enfant. Le chantier n’aurait évidemment pas été surveillé ni, encore moins, gardé. En se plaignant que le métier était dur, ils auraient transporté chacun un parpaing auprès de la voiture à dépouiller. Ensuite, laissant son complice jeter un petit œil, il serait parti rue Sedaine pour chercher et ramener la grosse clé en croix afin de déboulonner la nouvelle roue. À son retour, ils se seraient mis à deux pour, en plusieurs rebonds sur les amortisseurs, enquiller et caler les parpaings sous le bas de caisse. Il ne serait resté que quelques vigoureux tours de clé à donner pour pouvoir repartir, l’air de n’en pas avoir, avec le larcin. Manque de chance, une patrouille de deux agents de police en voiture serait passée une première fois sur le boulevard. Elle ne se serait pas arrêtée. Inconscience, ils auraient dû laisser tomber. Mais nos deux partisans de la reprise individuelle n’auraient pas lâché l’affaire malgré cet « avertissement ». La roue aurait été presque démontée quand la voiture des policiers se serait engouffrée dans leur rue, après avoir fait sa ronde autour du pâté de maisons. Les deux agents seraient sortis, désireux d’interpeller les malfrats amateurs. Le complice se serait tiré des pattes dans un sens, poursuivi en vain par l’un des roussins. Lui, parti dans l’autre sens, aurait gardé le démonte-boulon en main et en aurait asséné un coup violent sur le crâne de l’autre agent. Crac. Ce dernier se serait illico effondré, net, les yeux révulsés sous la brutalité et la puissance du coup. Abandonnant clé, roue « de secours », policier écroulé, il aurait pris ses jambes à son cou et aurait filé dans le métro. Direction Pantin puis Mairie des Lilas et sortie à Belleville. Il serait allé directement au squat de la rue du Buisson-Saint-Louis, où il avait des connaissances, dans l’intention de trouver un premier refuge. Il aurait demandé tout d’abord à ce qu’on le cache. Il aurait envisagé de rester un moment là en se faisant tout petit. Mais on n’aurait pas voulu de lui plus d’une nuit et un jour, potentiel tueur de flic. Sa chance serait venue du fait que des camarades devaient partir dans une vieille camionnette rouillée le surlendemain pour une communauté libertaire près de la frontière italienne. Il aurait réussi à négocier de s’embarquer avec eux. On pense qu’il aurait, une fois arrivé là-bas, tenté de passer la frontière clandestinement. On aurait, depuis, perdu sa trace.

Hypothèse numéro trois : le départ
Pendant presque deux mois, il aurait, dans le plus grand secret, ourdi un projet de départ. De fuite positive. Voici comment ça se serait déroulé. Un après-midi de la fin mai, il aurait été en train d’attendre la bascule de projo à la terrasse de l’Épatant (chez Smaïl), le bar à côté du cinéma. Par hasard, impromptu, il aurait reconnu un jeune homme de petite taille qui descendait, venant directement vers lui, la rue de Flandres. Ça aurait été Max, un ancien très bon copain de lycée avec lequel il aurait fait les quatre-cents coups de collégien, fumé du shit et gratouillé des guitares. Max l’aurait remis immédiatement également malgré les presque cinq ans pendant lesquels ils s’étaient pour de bon perdus de vue. Il aurait invité Max à s’assoir en sa compagnie pour se raconter leurs vies. Il aurait écouté avec intérêt le récit de son vieil ami : ledit Max serait de passage à Paris entre deux séjours à New York ; il serait devenu batteur en Amérique ; il aurait raconté comment la vie de musicien était plus facile là-bas qu’ici, en France. Max aurait créché dans Alphabet City, Avenue B, E6th Street, pas loin de Tompkins Square, rendez-vous de tous les freaks de l’East Village ; ses conditions de vie auraient été précaires et dangereuses ; la criminalité très forte en ces années-là. Ils auraient été si enthousiastes de se retrouver qu’ils se seraient dit qu’ils pourraient y retourner ensemble. Max, en transit à Paris, donc, aurait été logé chez des amis à lui qui auraient occupé un grand six-pièces dans une cité de la rue Rebéval, du côté 19e arrondissement de la rue de Belleville, à une courte encablure de chez lui. Ils se seraient revus, depuis cet après-midi-là, régulièrement, et le projet de repartir ensemble de Paname pour la Grosse Pomme aurait tout naturellement (mais en secret) pris forme. Il aurait fait le nécessaire pour obtenir son visa à l’ambassade des États-Unis et l’aurait décroché en un peu plus d’un mois. Il n’aurait rien dit à aucun de ses camarades pro-situs, qui, aurait-il pensé, se seraient gaussés d’un tel désir d’aventure réactionnaire, ni, bien sûr, à son amie en désunion qui aurait pu être trop désolée. Tout aurait été organisé et planifié entre Max et lui seul. Pour ses bagages, il les aurait réduits au strict minimum nécessaire et il les aurait au fur et à mesure placés en dépôt, en attente, rue Rebéval. Il aurait voulu partir le plus léger possible et aurait pensé s’acheter une guitare et un ampli une fois rendu à Alphabet City. Max l’aurait guidé dans les démarches administratives pour être enrôlé avec lui sur un cargo panaméen. La date d’embarquement aurait été fixée dans la première quinzaine de juillet. La veille du départ, ils auraient chargé la 404 bronze (avec un capot bleu ciel) de leur relativement maigre bagage. Il serait parti avec le peu d’argent qu’il aurait mis de côté et dont une partie aurait été changée en dollars, car le cours aurait été à ce moment-là très avantageux. Arrivés au Havre la veille au soir de l’embarquement, ils auraient dormi dans un sale hôtel de marins sur le port. Quand le navire aurait levé l’ancre, il n’aurait pas eu le moindre regret. Il aurait réussi son départ, sa fuite secrète positive ; du moins l’aurait-il pensé. Il aurait ressenti cependant l’impression de tristesse vague et de solitude de l’aventure. Il aurait laissé la voiture garée, ouverte, vide, les clés sous le pare-soleil, devant l’hôtel de cette petite rue du Havre.

Hypothèse numéro quatre : le coup de foudre
Cette journée de lundi, le 20 septembre 1982, au cinéma, il aurait projeté Enta Habibi, comédie musicale égyptienne, et Maciste contre le roi Salomon, film de série Z italien. Cinéma permanent. Deux films pour dix francs. À minuit et demie, après la dernière projection, il aurait fini de ranger sa cabine et préparé la première séance du mardi. Il serait sorti un peu avant une heure en bouclant les portes et en tirant la grille en accordéon de ferraille grippée. Sa 404 bronze, avec un capot bleu ciel, aurait été garée, pour une fois, juste devant l’entrée du ciné. En s’approchant, il aurait remarqué un papier coincé sous l’essuie-glace côté conducteur. Il aurait lu le mot : « Salut, rejoins-nous au Café rouge. » Après avoir brièvement pesé le pour et le contre, il se serait décidé à aller y faire un tour au lieu de rentrer tout de suite dans son petit deux-pièces de la cour Lesage rejoindre son amour fatigué et en déconstruction. Le « Café rouge » aurait été le surnom que les camarades de la bande auraient donné au Café des Sports, un petit bistrot arabe de la rue de Crimée. Dans la salle enfumée, il se serait trouvé une dizaine de copines et copains lancés dans les discussions habituelles aux heures tardives de la nuit. Il aurait commandé un Anis Gras au comptoir et serait allé saluer tout le monde. Il aurait demandé à deux chibanis qui jouaient aux dominos s’il pouvait prendre une des chaises inoccupées et serait venu se caler au bord de la grande tablée. Après avoir mis un bout de temps à la remarquer vraiment, il aurait observé une jeune femme qu’il ne connaissait pas, en face de lui, un peu sur la gauche. Elle aurait eu quelque chose de presque insensiblement différent des autres, dans sa manière d’être présente et de ne pas trop participer aux conversations qui, pourtant, étaient animées. Avec elle, il aurait parlé de vidéo, lui expliquant ce procédé nouveau à l’époque, délaissant peu à peu la polémique debordienne et oiseuse sur la mort de l’art qu’il aurait malencontreusement engagée avec un copain. À deux heures du matin, le café aurait dû fermer. Tous auraient négocié vigoureusement la dernière tournée pour la route. Puis chacun serait parti, qui à pied, qui en voiture. Ne sachant pas trop ce qu’il aurait été en train de faire, il aurait proposé à cette très belle et très étrange jeune femme de la raccompagner chez elle, rue Ernestine, petite voie près du métro Marx-Dormoy, dans le 18e arrondissement. Ils auraient fait un détour par les Quatre-Chemins, à Pantin, pour déposer une amie. Ils auraient, seuls dans la voiture, repris les boulevards des Maréchaux. Pas seulement à cause des Anis Gras qu’il avait éclusés, il se serait senti dans un drôle d’état. Au feu rouge de la rampe de sortie de la porte de la Chapelle, une idée bizarre lui serait venue : demander à la jeune femme si elle aurait voulu prendre le volant. Il aurait été assez surpris par son acquiescement immédiat. Elle aurait adoré conduire et les aurait menés à bon port. Au bas de chez elle, au moment de se quitter, elle aurait prétexté avoir perdu un peigne dans la voiture. Ils se seraient penchés pour chercher et, en se relevant, seraient tombés dans les bras l’un de l’autre en un long baiser. Délaissant la voiture posée n’importe comment sur un bateau de sortie de garage, ils seraient montés. La nuit d’amour qu’ils auraient vécue aurait été mémorable. Le lendemain, vers onze heures, quand ils seraient redescendus, ils auraient trouvé la 404 complètement de travers et les quatre pneus crevés. Quoi qu’il en soit, ils auraient su tous deux qu’une très longue histoire d’amour et de vie venait de commencer. Il aurait compris, également, que c’en était radicalement fini de son ex-amour de jeunesse fané.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

26 commentaires à propos de “#09 UNE SITUATION ET QUATRE HYPOTHÈSES (Fil Berger)”

  1. J’adore ! Jubilation à lire ces variations très abouties à partir d’un texte que j’avais déjà beaucoup apprécié. J’aime chacune des hypothèses, et j’aime encore davantage l’ensemble, la succession. Merci encore de balancer quant à la destinée de ce personnage gentiment déraillé.

    • Merci mille fois, Déneb ! Je suis content que mes variations douces-amères marchent bien.
      Je suis à chaque fois très touché par votre lecture. Merci !

  2. J’ai relu votre texte. Je suis admirative de la façon dont vous faites exister (au sens plein) des personnages à belle profondeur avec une description sobre voire minimaliste de leur intériorité. Cela me fait réfléchir … Il est possible que je revienne encore et encore vers ce texte. Et encore encore merci.

  3. Je suis ravie que ma remarque vous fasse du bien et … surprise de ce qu’elle engendre (changement d’angle de vue, j’espère pas changement de texte, hein, siouplê), n’hésitez pas à m’en dire plus …

    • Non, non… pas de changement de texte, mais, au contraire, possibilités de développements dans le même sens. Le texte m’apparaît éclairé par ce que vous y voyez. Merci pour votre regard qui m’ouvre des perspectives !

  4. rondement menées oui, ces hypothèses successives ; le rythme, la constance du conditionnel passé, les noms propres, les pro situs comme si on y était 🙂 … tout en vrac, j’aime vos variations.

  5. Formidable ! Quelle ambiance, on y est… et bizarrement c’est comme si les hypothèses ne s’excluaient pas les unes les autres mais se superposaient, s’enrichissaient mutuellement… on aimerait que ça continue

  6. Quel joie (un peu voyeuse et canaille) de parcourir ces délic(tu)ieuses variations, on bondit d’une à l’autre, on y est, est c’est bien, bien, la balade en 404 ! y compris dans le coma du périph (même pas peur ! )

  7. formidable toutes ces possibilités ! (il y a celle de la mélancolie : tout ça se passe mais les deux, là, continuent une relation plus forte que le reste du monde – je suppose qu’il faudrait le faire entendre – (pré)sentir – voir – entendre – sourdre – dans des détails précédents) (faut voir) (comme on est voisins, tous ces lieux me parlent pas mal, et ça fait plaisir de rencontrer ailleurs un pays) extra !

    • Merci, Piero pour votre remarque. Je suis d’accord : la relation entre Il et Elle peut être plus soulignée et mérite d’être mieux sentie.
      Quant aux lieux, ils est pour moi primordial de les nommer clairement, tels qu’ils sont ou, plutôt, ont été. J’ai une sainte horreur des lieux inventés, fabriqués pour une fiction.
      Je ne suis plus à Paris, mais le quartier est encore dans mon cœur… malgré sa transformation.
      Merci encore et bonnes dérives à Belleville !

  8. Cette déambulation dans les rues de Paris en 404 avec quelques écarts vers le Havre, la frontière italienne et New-York, un régal!

    • Merci, Chantal !
      Votre commentaire me donne envie de faire les retouches nécessaires pour articuler les quatre moments.

  9. Exactement ! Ohoh ! Ça se construit, s’emboîte, et hop! ça s’accouche à la fin de l’atelier ! Il me tarde de vous lire !