A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

#enfances #04 | pleins et vides

Dans la lumière blanche du petit matin, ça vous tombe dessus comme un jour de fête. 38°4, tu restes à la maison je vais appeler le docteur. La porte refermée, pelotonné dans des draps moites, malgré la toux la fièvre les courbatures on apprécie la bonne nouvelle. Songer aux camarades qui à cette heure préparent leur cartable avant de s’engouffrer Continuer la lecture#enfances #04 | pleins et vides

#enfances # 09 | piaules et studio

Deux lits jumeaux en bois blancs dans un face à face décalé, sous la fenêtre la commode cubique en bois doré à boutons d’acier supporte une lampe en cuivre, dont le pied fut chandelier d’église. Et dans un coin la grande malle en osier où l’on enferme les jouets, des petites étagères en grilles de métal noir pour quelques livres Continuer la lecture#enfances # 09 | piaules et studio

#enfances #01 | drôles d’adultes

C’est un long manteau à chevrons une grosse écharpe à carreaux et un béret en laine et entre les deux un nez rougi qui nous pique le froid du dehors sur les joues. Un petit essoufflement accompagne. Il vient de monter nos trois étages quatre à quatre, le vieil homme. Il se plante au milieu du salon, son béret tourne Continuer la lecture#enfances #01 | drôles d’adultes

#été2023 #10 bis | coup tordu

Je ne voulais pas acheter ton livre, il sentait à plein nez le coup tordu. Une amie me l’a offert, ignorant qui tu étais pour moi. Tu es gonflé, Sif, t’emparer d’un moment de ma vie pour faire ta sale besogne de vengeance masquée. Soi-disant parler de moi, me déshabiller sans me voir comme d’habitude, avec des trémolos, des larmes Continuer la lecture#été2023 #10 bis | coup tordu

# été 23 # 10 | Hector

Son monstre est là, tapi dans le coin. Il le voit. Salut Hector ! Il l’a surnommé Hector, il lui répète Hector t’as tort, encore toi Hector, quand il est de bonne humeur. Là non. Hector prend le pouvoir, il déballe ses ressentiments, ses regrets, ses colères, ses exigences et ses frustrations, il ne digère pas le divorce, sa choupette en Continuer la lecture# été 23 # 10 | Hector

# été 23 # 9bis | Toucher sa mort

Ses yeux voient, ils voient la tige de métal perpendiculaire à l’axe de la charrue, et puis ils la détaillent : La tige n’est pas de la même couleur que le soc, plus rouillé encore, une dentelle brune qui fait mine de trancher la terre alors que si fragile, elle s’y abîme. Sur la tige, la rouille est moins grenue, porte Continuer la lecture# été 23 # 9bis | Toucher sa mort

#été2023 #08 | mémoire des lieux

Dans le renfoncement de la salle à manger, s’étale le grand miroir en forme de triptyque, la peinture de son cadre gris est écaillée par endroits, le bois enfoncé témoigne de coups, le miroir est pris dans un double contrejour, la fenêtre d’en face y renvoie violemment sa lumière mais tout le reste de la pièce s’y noie dans une Continuer la lecture#été2023 #08 | mémoire des lieux

#été2023 #07bis | ses mains

D’abord, ça a été ses mains, ce qu’elle a fait soudain avec ses mains, non plus prises dans les gestes vifs de l’enfance, mais des mains comme des pensées qui dessinent à présent des volutes et entrelacs en ombres chinoises sur le mur rose Malabar de leur chambre de la Brie. Elle parle, raconte, plaisante, peu importe mais ses mains Continuer la lecture#été2023 #07bis | ses mains

#été2023 #06 | Radin

Alors nous, on est riche ? Non pas vraiment. On est pauvre alors ? Non plus.Alors on est quoi ? Moyen… Entre les héros miséreux de Charles Dickens et les rois et princes des contes, il ne situait pas bien ce qu’était « moyen », il n’aimait pas ce mot sans signification aucune, dans la vie, on devait être riche ou pauvre, riche de préférence. Pas Continuer la lecture#été2023 #06 | Radin