Cri

Posté le 6 août 2019 par Catherine Plée

DU SEUIL le couloir s’enfuit suit la mosaïque dorée du parquet éraflé parcourue cent mille fois de l’enfance à ce jour porte vitrée au bout toujours ouverte on aperçoit l’enfilade en teck foncé les bibelots dessus le paradoxe de ces bibelots dans logement social mais là CRI là dans l’encadrement de la porte quelque chose ne va pas quelque chose d’inhabituel CRIE sans savoir encore pourquoi sa tête penchée en arrière sa tête déborde du divan qu’on ne voit pas lumière jaune de fin d’après-midi sur ses cheveux GRIS le bandage qui tient sa mâchoire Marat assassiné cherche Charlotte ne vois pas pas tout de suite la morte

A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

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11 commentaires à propos de “Cri”

Rudy Brindamour le 6 août 2019 à 14 h 17 min a dit :

J’aime beaucoup, c’est surprenant l’apparition de Marat. Texte court qui me fait basculer d’un coup.
Catherine Plée le 6 août 2019 à 14 h 32 min a dit :

ah merci Rudy ! Marat la tête bandée, (pas la mâchoire, j’en conviens 😉
Françoise Renaud le 6 août 2019 à 16 h 41 min a dit :

Brève exploration qui surprend… cri… fuite… et le corps abandonné qui tombe un peu dans nos bras… tableau-mémoire… votre poterne à vous !
Catherine Plée le 6 août 2019 à 17 h 09 min a dit :

Merci de votre lecture surprise, Françoise, vous me faites voir quelque chose que je ne voyais pas
Anne Dejardin le 6 août 2019 à 17 h 32 min a dit :

Que dire ? Une description qui entraîne là où on ne veut pas vous suivre et qui telle prend son sens et sa force, et voilà l’image universelle plantée en nous, épinglée… Quelle force ce texte court ! Merci Catherine.
Catherine Plée le 6 août 2019 à 17 h 55 min a dit :

Merci Anne de votre fidélité et de votre commentaire, pardon pour le coup d’épingle…
Brigitte Célérier le 7 août 2019 à 6 h 49 min a dit :

et malgré les blancs cela file, coule
Brigitte Célérier le 7 août 2019 à 6 h 51 min a dit :

oublié le début du commentaire : quelle force !
Annick Brabant le 8 août 2019 à 22 h 32 min a dit :

Et si on veut une suite à ce texte, on peut réclamer ? Ca sent le bon polar. Charlotte, pourquoi, comment, qui est-elle ? Et de la force dans cette brièveté.
- Catherine Plée le 16 août 2019 à 12 h 42 min a dit :
  
  Charlotte Corday qui a tué Marat. Bon je reconnais que c’est peut-être tiré par les cheveux …on verra. Un polar ? mais quelle drôle d’idée !
Pascale le 16 août 2019 à 13 h 06 min a dit :

Très cinématographique. Fulgurance. Quelque chose aussi du ha¨ku sans doute à cause de la brièveté du propos, de sa force, de l’impact laissé.