#été2023 #12 | Coincé entre un call center et une ligne TGV qui ne s’arrête pas

Julie entre dans l’épicerie-bistrot du village. Elle dit bonjour à la cantonade. Elle ne connaît pratiquement personne dans cet établissement mais tous la connaissent. Il y a bien André Barrière accoudé au comptoir. Elle entend le nom de Sarkozy, moderniser la France, payer moins d’impôts, services publics. Des bribes de mots qui font surface alors qu’elle vient acheter du beurre Continuer la lecture#été2023 #12 | Coincé entre un call center et une ligne TGV qui ne s’arrête pas

40 jours – #31 | de l’état du monde

Flammes | de barricades en cordes vocales | hurlent les chants | et la foule piétine | des larmes aux banderoles | flammes et pneus | le monde gueule | les slogans volent au-dessus | de la jeunesse | un morceau de chiffon | autour des bâtons dressés | on ne croit plus à rien | dans les porte-voix | Continuer la lecture40 jours – #31 | de l’état du monde

transversales #06 | à travers la vitre d’un jardin de juin et fait matin– d’un trait

C’est traverser le jardin et entrer dans le parallélépipède de verre. Beaucoup d’oiseaux et on ne sait pas vraiment d’où proviennent leurs sons. Les vitres avec leurs impressions opaques (pluies et vents fossiles) se colorent aux premiers rayons du matin, elles attrapent les verts du jardin. Devant moi quelques découpes d’azur entre les feuilles. À droite le ciel se voit Continuer la lecturetransversales #06 | à travers la vitre d’un jardin de juin et fait matin– d’un trait

#L11 | Codicille en négatif

Non pas les héros de toujours, ces hommes aux arrivées qui sauvent le monde d’une catastrophe ou d’un ennui, par un voyage qui termine le livre et un peu des yeux qui le lisent, si des héros de papier vont aussi loin, il n’y a nullement besoin de faire à leur place, à y croire sur papier, on finit par Continuer la lecture#L11 | Codicille en négatif

et puis jouer, jouer encore

— les cercles blancs sur un quai de gare comme archipels pacifiques— rues assourdies en lettres capitales— l’odeur des tarmacs / un vol de nuit / illuminations urbaines vues du ciel— être au monde / oublier la distance / succomber au vertige — l’obscur incertain des rêves — l’inquiétante étrangeté d’une image d’enfance, une baleine échouée — temps replié / un ventre / Continuer la lectureet puis jouer, jouer encore

Voix

      Masses des tours verticales dressées comme de gigantesques stylos dessinant à la surface de la Terre leurs silhouettes de gratte-ciel pointus comme les pics d’une chaîne de montagnes, vision d’aigle, vue panoramique à couper le souffle, la ville ancienne, à la base du quartier d’affaires, est à peine visible sous forme de minuscules parcelles pas plus grosses qu’un pixel. Continuer la lectureVoix

Ouvertures

      Trains en gare files de wagons rangées de fenêtres où se penchent les voyageurs suites d’images brouillées par la vitesse la vie défile les jours se traversent comme le paysage et la nuit veilleur où en est la nuit la nuit dense la nuit profonde quand le voyage doit durer jusqu’au bout de la nuit et que de faibles Continuer la lectureOuvertures

L’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description

Un mardi 23 juillet, dans une rue d’un village du Sud : un jour sans mouvement. Le ciel est  limpide ;  l’immobilité règne et neutralise les éléments. Trente-cinq degrés à l’ombre, quarante-cinq au soleil. Le silence. L’Œil saisit dans son champ de vision la base d’une borne à incendie. Une base carrée encastrée, grise du béton coulé à la base de sa Continuer la lectureL’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description

Je voudrais…

      Je ne suis pas présente au présent.       Je rêve.       Je n’ai jamais été présente au présent, je suis un personnage de rêve, je mène une vie de rêve, je rêve ma vie et je vis mes rêves, je confonds le jour et la nuit, je ne sais pas si je dors, parfois je sors, je sors d’une Continuer la lectureJe voudrais…

Le grenier refuge

      Abandon      de mon      corps      couché sur le côté droit   mon      regard      ne recherche et ne fuit    rien     mon      regard      regarde     il suit  des lignes   des formes et des couleurs      l’espace    est      immense      dans les   limites   du cadre   étroit    que la pose Continuer la lectureLe grenier refuge