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la Loire à Kamouraska

Je ne crois pas qu’on soit réellement revenu du Québec. On vit là comme si c’était juste à côté, une rue à prendre, une porte à pousser. On avait tant de projets à continuer là-bas, pas spécialement Québec, d’ailleurs, Canada plutôt : Toronto dans la suite intime de vos villes, et la route qui passe les montagnes pour descendre vers le Maine – et pousser enfin la 138 jusqu’à Sept-Îles et pourquoi pas plus loin. Il n’y a que Kamouraska qui nous a déçus, on ne retournera pas à Kamouraska. Dans cette totalité Québec, il y a intérieurement, pour moi, le fleuve : avant tout le fleuve. Bien sûr je lis les blogs amis, l’interrogation sur ce bout de langue projeté dans la vaste Amérique, ça déplace définitivement les repères. Mais le fleuve est si rémanent dans la structuration mémorielle qu’on n’imagine pas en voir un autre après lui. Pourtant, cet après-midi, ici où si souvent venu dans les lumières d’automne, la Loire existe. Rien à voir avec la majesté, les dimensions, la façon là-bas dont ça vous projette, mais c’est bien la Loire qu’on trouve déjà dans les aquarelles de Turner, passé ici (il a même dessiné Saint-Florent le-Vieil).Alors un peu plus de questionnement sur le pourquoi, qu’est-ce qu’on fait ici, tout petit pays, pays malade, monsieur le président promène madame sous les aurochs de Lascaux, sachant que respirer même leur fait du mal mais ça ne lui fait rien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 septembre 2010
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