En Italie, en Hollande, dans les musées américains, et là bien sûr aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Bruxelles, toujours été fasciné par ces villes au lointain dans la peinture du XVe siècle. Comme si elles n’avaient pas le droit d’empiéter sur scène narrative. Et les éléments de paysage – la notion de paysage sera bien plus tardive – sont des éléments abstraits, arbres stylisés, retombées fractales de roches (et probablement Mantegna au plus haut de toutes celles-ci). La ville elle-même comporte un nombre quasi invariant d’archétypes fixes, dont le port, la citadelle, le monastère. Le lointain se traduit par l’irruption du monochrome. J’ai toujours regardé ces villes, dans toutes les peintures, rêvé d’écrire sur elles – et peut-être tout ce que j’ai fait n’est qu’une marche vers elles. Souvenir du livre de Jean Roudault, Les villes imaginaires, dans cette collection Hatier autrefois dirigée par Michel Chaillou. Avec le téléphone ou l’appareil photo, je stocke ces images (mais je ne saurais même pas les retrouver dans le fond du disque dur anti-choc où je les oublie, verbe transitif d’action).