Sur twitter, c’est @Loiez, pourtant non des moindres au pays de la photo numérique, qui décrit en quelques lignes ces jours-ci les instants qu’il aurait photographiés, mais sans avoir sur lui d’appareil. Ainsi pour moi, hier ce camion marqué en très gros DÉMÉNAGEMENTS avec un homme à chaque bout du camion pissant de concert, et comme ils voulaient se tourner le dos à chacun, largement exposés au regard de la route – mais est-ce que seulement ça se raconte ? Ou le sourire en coin du boucher du Spar de Saint-André des Alpes, le roi de la plaisanterie à tout va, quand il a lâché sa pique mais que le client ne sait pas si c’est de l’art ou du cochon (très bon d’ailleurs, chez lui). Ou ces trois maçons à l’abri pendant l’averse, mardi, et repassant 45’ après ils étaient toujours au même endroit dans la même position, qui signait pourtant, debout exprès, que c’était involontaire. Ou la grâce de ces animaux surpris pendant les marches, tout un répertoire, même pas effarouchés les lièvres et chevreuils, ou ce couple d’aigle en visite surplombante chaque début de matinée, ou cette marmotte grise en long face à face. Et bien sûr, hier, au contraire, ces cartouches rouges et bleues imputrescibles que les chasseurs d’ici ne se penchent pas pour ramasser, et qui parsèment ces crêtes où on marche, signant quoi : l’ordure intérieure ?