< Tiers Livre, le journal images : instable

instable

En fait, je crois qu’il m’a drôlement rendu service, mon copain [...] quand sur ce mail qui évidemment – lapsus qui signe aussi l’amitié – s’était retrouvé dans ma boîte alors qu’il n’aurait pas dû, signifiait à son correspondant que chacun savait comme j’étais instable. C’est pas un mot dont je me servais vraiment pour ce qui me concerne. Je me sens plutôt lourdingue, surtout quand ça va mal, pas bouger, calé dans le coin de mur, 5 jours s’il faut, le temps que ça passe. Mais c’est vrai que les e-mails qui m’arrivent dans ces jours, là par exemple depuis 3 jours, ça repart avec réponse négative même pas forcément polie avant que ce soit fini d’être lu et je sais que doivent pas forcément comprendre. Pourtant, peut-être que le 16 mai prochain ça m’aurait fait du bien de prendre l’avion aux frais de la princesse pour une énième table ronde sur l’avenir du livre mais qui se passera à Séville mais non, c’est pas ça mon truc tant pis. Donc j’ai dit non, mais doit bien y avoir 7 ou 8 trucs comme ça, non et hop. Puis les autres, en attente, incapable de. Les gentils insistent, j’ai peur qu’ils se lassent mais. Pendant un temps c’était bien, l’e-mail, on était peu à en avoir un, ça requinquait et protégeait par rapport aux autres sphères d’atteinte. Enfin rien de grave, en ce moment je suis radicalement instable mais je fais de mal à personne, je reste dans mon coin, calé dans mon mur (y a que là que j’arrive à chauffer, d’ailleurs à 20 cm du machin en tôle), et finalement ces 3 jours j’ai bien travaillé : sauf de la goule, ah ça non, pas parlé à quiconque.Grâce au copain, y une bonne année de ça, je sais ce que je suis, dans l’instable et finalement ça me convient pas si mal. Je gamberge beaucoup sur un système de vie où je n’aurai plus à sortir. Ou bien partir comme ça, dans des endroits, mais avec l’ordi. Plus jamais s’exposer, plus jamais parler. Je crois que j’avance, et que ce serait mon point stable. A part ça j’ai retrouvé la photo ci-dessus mais aucune idée de pourquoi je l’avais faite, c’était il y a longtemps.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 2 février 2012
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