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robinets

Robinets qui s’ouvrent, robinets qui se ferment. Comprends pas l’idée que les gens ont du web. Lointaine. Un machin de plomberie, qu’on ouvre ou qu’on ferme. Suis sûr qu’ils n’oseraient pas mettre un livre à la poubelle comme moi ces services de presse qui continuent d’arriver sans rien demander. Donc on t’ouvre, donc on te ferme, et pas grave, mec, pas grave : y a pas de quoi se mettre dans des états pareils, contrôle ton émotion. Moi suis pas comme eux : je n’ai pas les murs, je n’ai pas le boulot, j’ai que ça – ce que j’écris. Et ce que j’écris c’est web. De plus en plus comme contraint de se retirer dans la maison web par ceux-là même dont vous aviez imaginé qu’ils faisaient confiance. Bad day, bad trip, et même l’appareil photo cassé, un phare de la voiture qui marche pas, avoir même réussi à se tromper de pont au retour (calme tes émotions, mec, c’est rien, un robinet ça s’ouvre ça se ferme ça fuit) – et ça avait commencé dès le matin, Richie goodbye, tu le vois le lundi et le lendemain l’est mort. Et puis quand même on a vu et fait de grandes choses. On entrait dans ces chambres. Elles sont revenues dans les rêves. On a traversé le dénuement. Apprendre à conquérir en soi ce dénuement. Habiter le web, n’en plus sortir, ne plus tenter de leur faire comprendre. Se dénuer.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 5 avril 2012
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