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mémoire biologique et disque dur

Joué ce matin, dans le jour naissant, à remonter via mes photos numériques les différents 3 aoûts depuis 2003 : ma mémoire en disque dur images est nettement plus opérationnelle que ma mémoire biologique désormais, et de loin. Disons qu’on ne se souvient pas des mêmes choses. Ainsi, le disque dur ne connaît que le tri, et pas l’intensité. Ma mémoire biologique ne connaît que l’intensité, et pas les dates. Ainsi, rien ne dit que cette image est prise au lever du jour, aussi, sur le parking de béton qui à Venise voisine l’embarquement des ferries. Ce moment précis appartient à mon présent, probablement même à mes intentions, puisque Venise manque, et fait partie de mon périmètre urbain intérieur. Donc peu importe l’image, lorsque je la ressors du disque dur, sinon ce dont elle est dépositaire, hors d’elle, de ce qui ne lui appartient pas, mais que je sais intérieurement y être. Pour cela aussi, sans doute – que je n’aie pas besoin que cela soit inclus dans l’image – que je ne me comporte pas en photographe et ne le serai jamais, sans souffrance particulière d’ailleurs. La phrase c’est compliqué, mais au moins je sais en jouir, tandis que les boutons d’un appareil photographique m’ont toujours été incompréhensibles.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 août 2012
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