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2012.08.29 | iPad sur l’autoroute

une autre date au hasard :
2012.06.29 | en carafe

Il y aurait une histoire à faire des instruments de communication sur lieux de transit. Je me souviens de ces fax à clavier en métal et papier thermique qu’on trouvait il y a 15 ans sur les aires d’autoroute, pour les dépannages express. Je me souviens aussi des cabines surchauffées en bouquet par trois, des appels en PCV, et de comment on essayait de les secouer si elles étaient en panne. Quand je m’arrête sur une aire pour un café, parfois je descends l’ordi : on commence à fréquemment trouver de la wi-fi dans les cafétérias, mais pas tant que ça. Par contre j’ai la clé 3G et c’est bien de revenir dans son jardin web une minute, articles de journaux, blogs des copains, c’est ce qui repose le mieux avant de repartir. Donc, en ce cas, pourquoi aller dans la cafet avec leur fond de musique imbécile, je reste à mon volant. Une autre histoire qui serait à faire, celle des supports pour appareils électroniques mis en service public. J’en ai photographiés pas mal sur ce site (resterait à les retrouver, j’aime bien l’idée – de plus en pus – que l’accumulation qui se fait aussi perde ses traces à mesure, et coïncide avec ce que moi non plus je ne sais pas retrouver de ma propre mémoire des petites choses), par exemple fac de Tours ou fac de Poitiers ces bornes pour écran d’ordi indestructible. Là, avant même l’usage qui en est proposé, c’est le support fixe qui enferme et présente à la fois les 2 iPad qui frappe. La 2ème chose qui frappe, c’est les 2 chaises, avec décalage de hauteur. Vous venez faire 5 minutes de web d’accord, c’est un droit (il y a aussi les prises pour recharger les téléphones, maintenant ça se répand dans les gares aussi, alors qu’autrefois quelle galère), mais vous pouvez venir avec vos gosses (ils peuvent faire ça ensemble), ils auront l’iPad position basse tandis que vous prendrez l’autre. Mine de rien, nouvel axiome : les gosses et l’ordi ça respire de source. Mine de rien aussi, la banalisation même de la notion d’interface : vous avez un écran tactile, vous saurez bien trouver le navigateur (pas été voir ce qu’il y avait à disposition), et normalement ça vous suffit, exit la spécificité de la bécane, au profit d’un universel de la connectivité, et de l’usage du web via navigateur. Enfin troisième axiome : merde aux aéroports et chaînes d’hôtel comme Mercure qui s’obstinent au wi-fi payant pour usagers otages, ça ne fait absolument mal à personne de vous laisser faire un peu de web, et retrouver votre tribu ou le grand dehors du monde pour un instant, c’est une fonctionnalité finalement du même type que les toilettes ou les distributeurs de boisson. Et donc le paradoxe : que je n’aie même pas besoin du service ici proposé, alors qu’il m’aurait semblé tellement époustouflant il y a ne serait-ce que 3 ou 4 ans. Ou bien, dans l’image ci-dessus : la surface à se connecter se greffe d’elle-même entre soi et le grand dehors du monde. Finalement, même en voiture ou en ville, c’est un peu toujours ça mon paysage, par la possibilité de se connecter où qu’on soit (vécu l’expérience inverse au mois d’août, quand le petit détecteur du téléphone n’affichait même pas le E de edge).

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 29 août 2012
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