Jamais pu attendre sur le long quai souterrain de Massy TGV (dans mes retours) sans prendre en photo cette console avec ses huit écrans de contrôle que jamais vu un personnel SNCF les regarder ni à quoi ici en milieu de quai ils pouvaient servir sinon à nous. Peut-être pour le découpage géométrique du quai vaguement illuminé (il ne l’est pas, éclairé disons) par rapport à la double saignée noire du rail (un seul, mais vu dans les deux sens), et l’impression que le tunnel n’a pas d’orifice (il doit bien en avoir un, puisque le train entre sort). Mais ces solitudes avec valises, qui démultiplient la tienne. Après, tu regardes, les silhouettes sont bien réelles, elles sont loin, d’un côté ou de l’autre, pas l’air moins fin ou plus fin que toi-même avec ton ordi en sac à dos et lisant le Monde sur ton iPhone. C’est juste ce décalage par l’image, et la scénographie de ce que tu ressens précisément au rapport ici de la géométrie et du temps (le TGV Lille Flandres-Bordeaux avait 18 minutes de retard, un de ces vieux TGV première génération qu’ils mettent au pré sur ces dessertes transversales, mais comme le RER avait eu 11 minutes de retard, j’ai pu arriver sur le quai à l’heure où le train serait parti s’il avait été à l’heure, j’ai donc eu ces 18 minutes devant le mot Alarme). C’est tout, pas beaucoup plus à dire, même si la journée avait été belle (gamins – trois classes de troisième et une de seconde -– que Jean-Luc Da Lage faisait travailler sur l’idée d’évolution, et ensuite je poussais à l’écriture pour un mur de post-it, pour un bestiaire imaginairement projeté dans la dérive continentale et une nouvelle glaciation, puisque c’était le schéma proposé par les savants).