Ce n’était qu’un brave Uher, mais rien que de le voir c’est la sensation précise des touches et boutons qui revient sous les doigts. Les rues vers Belleville sont comme un reflux de la ville, et par hasard j’avais appris le matin même la mort du suisse Stefan Kudelski, l’inventeur des Nagra. Pas possible s’en encombrer (et pour quoi faire), mais on en veut un peu à ceux qui l’ont laissé là, plein trottoir. Je dois trop aux magnétophones, le premier petit Philips vertical avec son micro au bout d’un fil vers 1967, et le Uher justement qu’on avait au Foyer des Jeunes, on se faisait des compiles de nos 33 tours pour user les disques moins vite (période In a A-gadda-da-Vida). Je me souviens en classe de 5ème avoir fait avec Mimi Thibaudeau un exposé sur la Guerre des Mondes de HG Wells ou le Mimi Thibaudeau, qui sentait bon comme la charcuterie que tenait sa mère, avait apporté sa collec de disques psychédéliques (bien avant que nous autres on ait le droit d’avoir nos propres disques) et sur le fond de ces musiques on avait enregistré nos voix et tout rediffusé à la classe ébahie. Puis le premier magnéto cassette, rien qu’un solide Grundig je l’avais encore en 78 et après je ne sais plus trop – j’ai encore un magnéto-cassette, le même ou un nouveau plus aucune idée, quand je suis à Rome Villa Médicis en 84-85, et le Nagra je découvre en 1986 quand Laure Adler et Alain Veinstein me proposent de faire ma première Nuit Magnétique, 4 fois 1 heure c’est quelque chose, ça s’était appelé De l’autre côté de la Défense. Quand ça devient trop petit, période MiniDisc Sony, ou même là le petit HandyZoom que j’ai souvent dans mon sac, c’est une fonction sans rien de plus.