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journal | 2 fois en ville, et Manganelli

Suis allé 2 jours d’affilée centre-ville, alors que désormais c’est rare si j’y vais une fois tous les 2 mois. Hier rendez-vous à l’ESTEN, une formation à l’édition numérique qui a l’air de bien solidifier et avancer, c’était beau de rentrer dans une salle avec 15 jeunes têtes plantées dans leur Mac, et le Pierre-Alexandre Xavier officiant au milieu, puis bonne discute avec lui. Et aujourd’hui, dépôt de la compta trim chez ma super comptable qui me dit toujours que c’est pas grave l’empilement de la masse de feuilles du ticket de péage aux achats de droits et tout le fourbis, puis retour par la Poste où j’en ai pour 80€ d’envois de livres – mais faut bien se battre, tu te répètes faut bien se battre pourtant en ce moment que c’est dur pour tout le monde nous les petits périphériques on pâtit 2 fois plus, et pourtant que c’est bien et beau ce qu’on fait, c’est plus ce paradoxe qui ronge, que la difficulté même à faire lire sur les tablettes, à faire que les bouquins partent. Et donc de là je marche jusqu’à la librairie. Mes 2 potes de Le Livre eux aussi ont changé : ils ont poussé la spécificité de leur librairie, avec un fonds comme je ne crois pas qu’il y en ait un autre comme eux, même dans les établissements bien plus importants. Il y a tout Simondon et tout Adorno, mais je ne vais pas faire la liste des tout, ça mènerait trop loin. Et les nouveautés ça ne pèse qu’un tiers du chiffre, en fait tout le monde se positionne autrement qu’il y a 2 ans. Et la librairie ça reste ce lieu dans la ville qui met face aux écritures. Il m’a sorti ça à peu près textuellement, Laurent : « La compréhension, dans la lecture, c’est le mouvement. Un lecteur qui me dit qu’il n’a pas compris, je lui dis c’est pas grave quand vous y reviendrez plus tard vous aurez compris et il faut aller au bout quand même, c’est bien plus important que de comprendre. » Et de pester contre une bibliothèque de l’agglomération qui a inclus du Harlan Coben dans sa commande : c’est leur rôle ? Ce ne serait pas grave si ça complétait la diversité du reste, mais ce n’est pas le cas. Et sur une demande que je fais, il tourne trois fois sur lui-même, pique vers le fond, je le rejoins et découvre Giorgio Manganelli, je repartirai avec 2, dont Angoisses de style chez Corti et Discours de l’ombre au Seuil mais je sais déjà que j’en ai pour un moment avec Manganelli. Et Laurent me parle de Centuries, 100 romans complets d’une seule page, publié chez Bourgois et indisponible, épuisé, inaccessible. Pourtant c’est bien ce genre de texte qui nous fait besoin. Alors retour, regard sur AbeBooks et les autres : je trouve Centuria en italien dans le KindleStore, je le trouve d’occase sur AbeBooks en traduction anglaise (One hundred Ouroboric Novels et allemande puis oui, 4ème page des 143 occurrences, je finis par le trouver pour 6 euros à la librairie le Père Pénard à Lyon, Cent petits romans fleuves, traduction Jean-Baptiste Para et prologue d’Italo Calvino, je rajoute Bruits ou voix et je commande. Donc mon libraire a encore fait des dégâts. Mais paradoxalement, lui qui a ces livres-là chez lui mais ne peut pas les avoir en magasin, c’est de chez moi via mon web que je me les procure. La photo n’a rien à voir (toujours leMaroc qui hante).


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 10 avril 2013
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