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journal | Oulipo, réunion 630

Je les connaissais tous d’avance, certains seulement de nom, et avec d’autres – dont Paul Fournel ou Hervé Le Tellier – on échange plus régulièrement. Je ne pratique pas les contraintes d’écriture de l’Oulipo, mais évidemment cela interfère en permanence avec ma table d’écriture, et pas seulement par les grandes figures de Perec, Calvino ou Roubaud (qui nous a emmenés sur la piste du taratantara, j’en reparlerai – j’ai même réalisé un enregistrement clandestin). Ce que je ne savais pas, c’est le rituel de ces assemblées mensuelles, où j’avais le rôle (et les honneurs) de l’invité. Chacun, quand il arrive, inscrit sa demande de parole selon un des thèmes récurrents, création, rumination, érudition, et on garde les choses concrètes – incroyable la masse de lectures, voyages, ateliers, à quoi s’assembler permet de répondre – pour le dîner qui suit (chacun contribue de 15 euros, et ma propre part étant prise en charge, ils ont déboursé 16,50€ chacun et moi rien, à part les bouquins reçus en cadeau). Invité, ça veut dire que j’ouvrais la réunion, petit topo sur ce qui me fondait dans mon chemin numérique, mais évidemment on parle autrement face à des aînés comme Jacques, ou tout simplement dans cette fraternité de combat ou de voisinages d’écriture où je n’avais pas de peine à me sentir chez moi parmi eux. Ensuite, c’est quand même là que ça m’a secoué, et qui me secouait encore dans les 2 heures de train du retour : chacun a pris la parole, petit comité réuni pour écouter, apprendre, rire (beaucoup rire), commenter, prolonger. Et de quoi : du vers, de la littérature (Paul Fournel sur Cassius Clay, j’y reviendrai aussi), et de leurs propres prédécesseurs à l’Oulipo, comme s’ils en étaient dûment responsables. Le reste est privé – mais ça fait du bien, et merci à eux tous s’ils passent ici. Ci-dessus : Paul Fournel, président, et Marcel Benabou, secrétaire, lecture de l’ordre du jour.