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journal | l’orthographe à Illiers-Combray

Du fait qu’en ces jours d’oral du bac français j’avais rendez-vous à Illiers-Combray pour un reportage vendredi prochain avec une personne qui elle venait de Paris, et que j’y suis allé ce matin avec une semaine d’avance et ne l’ai pas trouvée, cela n’est pas le thème de ce billet. Je n’étais jamais venu à Illiers-Combray et ne souhaitais pas y venir, comme j’ai toujours résisté à aller voir de près l’Épineuil du Grand Meaulnes, ou que jamais je n’irais voir une adaptation filmique d’un grand livre : la réalité pour un grand livre est toujours la plus mauvaise des adaptations. Je fais une exception pour le Saché de Balzac, et certains détails de la Devinière de Rabelais où on est si bien accueilli – ou tiens, chez Voltaire. Est-ce que j’ai été à un seul moment, toutes ces heures, en communion avec Marcel Proust via une réalité complice, ou réveillant le sentiment de l’oeuvre ? Non, sauf ce bref instant devant les tomes de son Saint-Simon et de son Sévigné (sous vitrine fermée, mais quand même). Est-ce que j’ai quoi que ce soit à reprocher à l’Association des Amis de Marcel Proust qui gère « La maison de tante Léonie, musée Proust » ? Non, et la précaution qu’ils prennent dans l’appellation témoigne bien de comment ils ont à honneur un parfait respect de l’homme et de l’oeuvre. Et il y a les rideaux, la cuisine, les oreillers brodés, la vue sur le carrefour depuis la chambre de tante Léonie, les papiers peints (cher et chez jcbourdais.net) une belle lanterne magique près du vieux François le Champi. Seulement, ce qui fascine c’est comment rien de tout cela ne correspond aux descriptions de la Recherche, le principe de recomposition est aussi radical pour Combray qu’il l’est pour Balbec tenant de Cabourg, certes, mais de Beg-Meil et de Trouville tout autant. J’ai rapporté quand même pas mal d’images, au long de la Vivonne (appelons-la telle), au Pré-Catelan et dans la maison. J’ai vu le mot Simca sur une maison où Motul s’était par contre effacé, et cette inscription Toilette Public dans la rue principale. Là, on se dit quand même que lorsque Illiers la réelle a accolé Combray la fictive à son nom, il aurait dû y avoir un cahier des charges.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 28 juin 2013
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