Si on considère qu’un billet de quelques lignes, relevant de ce Journal, demande 40 à 50 secondes de lecture pour le partage, ce n’est pas une photographie fixe que je souhaiterais voir l’accompagner, mais une vidéo dont la durée soit la taille approximative du temps de lecture. Image fixe filmée pendant 4O ou 50 secondes, et même sur un aperçu urbain sans personnages ni événement il y aurait toujours une branche qui s’agite, un train qui passe, un signal sonore émis. Pour le projet Fos en webdoc on gamberge ainsi sur une « peau » vidéo de l’interface et ce sont des possibilités narratives fascinantes. Mais encore hors de portée, sans construction de html5 savante. Reste que probablement ces outils seront vite à notre disposition pour le blog même, voir comment s’établit le succès de Tumblr, dont c’est une des armes principales. Et puis, dans mon rapport au réel, le mystère de la photographie c’est cette descente dans l’instant, qui attrape plus qu’on en voit avec notre lenteur organique. Alors en haut de ce billet une photographie et non un film, mais du coup une autre question : le temps non pas de _développement_ (encore que certains copains photographes l’appellent ainsi) mais au moins de préparation sur Lightroom est aussi ce qui condense dans l’image : ce que filme la photographie, c’est mon propre temps d’activité (en gros équivalent au temps de rédaction écrite, de toute façon dans un rapport 4 ou 10 avec le temps de lecture et c’est bien comme ça) pour passer de l’image capteur à l’image construite. Ces derniers temps, pas mal repassé par Deleuze et sesimages-temps, images-mouvement, mais je n’étais pas encore apte à prendre en compte que ça vaut aussi pour l’image fixe.