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journal | apprivoiser la salle vide

une autre date au hasard :
2019.09.02 | non-lieu est mort

Toujours ce rituel d’une photo dans ce moment juste avant que les gens arrivent. Il faisait tellement beau dehors, ce samedi à 16h30, médiathèque de la Corderie royale à Rochefort, qu’on craignait que ne vienne personne et puis finalement toutes les chaises sont prises. J’ai posé devant moi mon petit Rabelais de 1792 gros comme un iPhone, l’iPhone lui-même (et d’autant plus qu’avec le 5S c’est enfin devenu une vraie machine à lire), l’iPad et un Kindle PaperWhite. L’ordi est connecté sur Ethernet avec un petit vidéo-proj à côté, mais comme d’habitude je ne m’en servirai pas, sauf à la fin pour projeter quelques blogs qui me semblent illustrer ce en quoi l’écriture sur web relaie la fonction haute et complexe de la littérature. Pour le reste, impro – je suis assis mais sur le côté de la table, pas derrière, et il y a cette luminosité de mer qui m’arrive par l’épaule gauche, ça m’induira à parler de St Augustin. Plus ça va plus ça s’approche du concert : besoin de ce moment où la salle est vide et silencieuse comme je le suis, et puis après, quand ça s’embarque, juste pousser sur les rames, aller chercher au plus ce qu’on peut, ouvrir avec des parenthèses tous les seuils de digression mais arriver ensuite à les refermer. Est-ce que je parle du numérique ou tout simplement des mutations de l’écrit, justement pour mieux cheminer vers ces questions plus originelles du lire/écrire, je crois que je me pose de moins en moins la question, et que c’est pour ça que j’en suis à peu près sûr quand je termine : c’est bien de la mutation numérique quand même que j’ai parlé.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 8 mars 2014
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