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journal | Anthony Poiraudeau, Sam Lee Wong et le Manitoba

Il en a de la chance, Anthony Poiraudeau, de partir pour le Manitoba et Churchill. Enfin, pas de la chance, juste du boulot, un vieux rêve, et le prolongement logique de son Projet El Pocero. Ajouter l’appui d’une mission Stendhal, et le voilà qui arpentera les grands horizons plats de Gabrielle Roy.Je me souviens de La route d’Altamont, mais surtout cette nouvelle (récit de fiction au format inconnu en France, où la noblesse commence avec le mot roman) d’une soixantaine de pages qui s’appelle Où iras-tu Sam Lee Wong ?, dans Un jardin au bout du monde : que fait un Chinois au bout du Manitoba ? Grand progrès, on trouve désormais 5 titres de Gabrielle Roy en numérique (mais pas ces deux-là), et le Québec n’a pas encore compris l’importance qu’il y aurait à publier les reportages de Gabrielle Roy accompagnés de ses photographies. Pourtant elle y tenait, à ses photographies, et celles qu’on connaît sont remarquables. Mais, au Québec comme ailleurs, un écrivain qui photographie c’est aussi amateur que les 7000 plaques de verre de Zola, et si en plus c’est une femme... Pourtant, c’est bien de photo que ça parlait, sur le Facebook du susdit Anthony : on était tous un brin jaloux, puisque sa question c’était : je pars au Manitoba, il faut que je m’achète un appareil-photo. Moi c’est mon grand regret, pour l’année Québec, et toutes mes photos prises du bus Montréal Québec une fois par semaine par la vitre droite, de ne pas être passé au Reflex, j’avais juste mon brave Lumix dont je me demande bien ce qu’il est devenu. Ensuite j’ai usé un petit Canon G12 et seulement depuis 1 an j’apprends le Reflex, le RAW les focales et tout ça, même les gestes. Je fais moins de photos (juste 500 par mois en moyenne, mais pour le site qu’est-ce que ça sert), commence à les penser mieux en amont, et passe plus de temps sur Lightroom en arrière. J’ai ce gros machin fragile dans mon sac, plus lourd que l’ordi, et je commence tout juste au bout d’un an à savoir à peu près coordonner les 12 ou 15 paramètres qui conditionnent une prise de vue, et donc être capable de les oublier (et, du coup, regretter de n’avoir qu’un Reflex basique au lieu d’un 5D Mark III tu vois). Mais celui qui fait les plus belles photos du Manitoba (ou alentour) c’est le suisse Mériol Lehmann, et lui il fait ça avec un Lumix GX7 hybride au look d’appareil d’il y a 50 ans. Parfois je me dis qu’avec ce que j’ai appris du Reflex je pourrais revenir à un petit appareil tenu à la main, qui photographie discrètement et facilement, et que je saurais beaucoup mieux m’en servir. Mais j’aime bien aussi l’idée de partir cet été avec un pied et tout ça, et même si je pouvais peut-être j’essayerais de la chambre ou d’un Rolleiflex (ah non, tout ça, ça existe pas en numérique). Alors finalement, à Anthony avant-hier, tout ce qu’on pouvait dire c’est que chacun d’entre nous on avait la meilleure solution du monde et fallait qu’il fasse pareil. Mais depuis cette discussion, c’est bien ça que je vois : un paysage du Manitoba, tel qu’on les apprend par Gabrielle Roy, et être planté là-devant comme Sam Lee Wong au bout de sa rue dans son village d’au bout de la route, et la faire, la photo, comme Anthony la fera. L’important, dans la photo, c’est 2 choses : qu’est-ce qu’on en fait sur le web, un, et le plaisir de conseiller pour rien le copain qui va s’en acheter un, deux. Ci-dessus, un Niagara avec mon petit bridge Lumix (j’avais aussi le Niagara backstage).


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 29 juin 2014
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