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journal | j’ai encore perdu un nom de domaine

J’ai acheté mon premier nom de domaine en 2001, remue.net donc – à l’époque il n’y avait guère que Valère Novarina à avoir fait la démarche avec son novarina.com –, j’avais d’abord tenté hapax.net mais c’était pris, et attrapé publie.net en même temps. tierslivre.net c’est venu en 2004, au moment où j’ai souhaité séparer mon site perso de remue qui commençait sa route autonome. Et j’avais aussi pris krnk.net pour mes images et trucs transmedia, mais ensuite j’ai tout remis dans Tiers Livre et du coup j’ai laissé perdre ce nom de domaine que je regrette, comme je regrette à l’époque de n’avoir pas fusionné les bases, il y a toujours cette trace fossile de 2 bases dans Tiers Livre depuis lors. Je crois qu’ensuite il y a eu ce site en Suisse, parce que c’était plus rapide et moins cher chez infomaniak, et j’avais appelé ça ouvertlanuit.net, je craignais toujours qu’on m’embête sur Tiers Livre et, ça et la fréquence des pannes, que c’était prudent d’avoir une base de repli ailleurs, par exemple au Canada (pas au Québec, mais dans ces enclaves indiennes de l’Ontario qui se sont reconverties en Silicon Valley du nord) je suis toujours propriétaire d’un friche.net où pourtant je n’ai pas grand chose, sais même plus si c’est encore ouvert. C’est ensuite que ça a commencé. Je me souviens à Manosque en 2007, un soir dans l’hôtel lors des Correspondances, d’avoir créé un oeilnoir.net qui m’a longtemps servi, puis intégré à Tiers Livre, comme ensuite l’a été habakuk.fr que je garde un peu par fétichisme. Je crois que j’ai accumulé les noms de domaine comme on ferait d’une collection de figurines, juste pour l’idée qu’ils définissent, ou un rêve, un projet, une idée, et que ça justifie de l’incarner par un nom. Sans oublier non plus le fbon.fr qui me sert pour des utilités et stockage. Je ne reviens pas sur l’importance qu’il y a pour un auteur à disposer de son propre nom de domaine (machintruc.com ou .net ou .fr) et pas simplement d’un hébergement du genre machin.wordpress.com ou truc.blogspot.com etc.). Mais là aujourd’hui a fermé stigme.fr et ses déclinaisons. Le stigme c’est le signe dont usaient Grecs et Romains, et le monde médiéval jusque vers l’an 1000 pour signifier la séparation avant que soit utilisé l’espace blanc entre les mots. Il y a 3 ans, quand on a pu acheter chez ovh des noms à suffixe d’autre pays, j’avais acheté litteratur.es, ecritur.es, promenad.es et bien sûr ne m’en suis jamais servi. Quand ont commencé les « mooc » et que ça m’a mené à développer cette section ateliers d’écriture sur Tiers Livre, j’avais acheté e-mook.com, puis, cherchant un truc qui ait de l’éclat et renvoie à des logiques de chroniques et de temps, chrox.fr plus chrox.net. Pour les textes accueillis, j’ai toujours aussi ouvrez.fr, comme pour la revue j’ai nerval.fr – en fait je suis obligé de regarder mon compte ovh pour savoir lesquels me restent encore (pendant un temps, ovh nous offrait des noms de domaine gratuit en guise de carte fidélité), comme brisements.fr à cause de Michaux ou e-styx.fr pour un blog de textes fantastiques. Laissé partir sans regret par contre un edinum.fr que j’ai gardé 3 ans mais ça ferait un peu terne aujourd’hui – par contre, si vous escomptiez appeler votre site web raisondouble.fr ou .com ou .net c’est fichu, projet en cours même s’il n’y aura probablement pas de site associé. C’est un peu de chagrin, parfois, parce qu’un nom de domaine non renouvelé est automatiquement absorbé par des robots qui essayent de vous les revendre ensuite, mais tant pis, là c’est repli. Depuis quelques mois, c’est Tiers Livre et puis c’est tout. C’est des questions qui ne peuvent jamais être tranchées : un seul site, et on bénéficie d’accès plus puissants (des répliques du site dans différents serveurs, et vous accédez automatiquement, où que vous soyez au monde ou depuis les différentes zones géographiques Fr, à celui qui est le plus proche, d’où énorme gain de rapidité), d’un référencement qui tient le coup etc : alors fallait-il ou ne fallait-il pas séparer le chantier Lovecraft du site ? Voilà, c’est tout. Aujourd’hui a cessé le domaine stigme.fr, qui m’accompagnait depuis au moins 4 ans et dont je n’ai jamais fait que presque rien. Et pourtant je crois bien que si dimanche en voiture il m’en venait un nouveau, de nom de domaine, je l’achèterais le soir même.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 27 août 2014
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