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2019.07.20 | restaurant La Halte

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Il y a des lieux qui pourraient être tout droits sortis d’un Simenon. Peut-être sont-ils juste sortis de notre mémoire inconsciente de la N 10, quand on montait de Civray à Paris, vers 65-70, et que tout devait être de cette façon au signe près sur la bâtisse. La renommée de ces « Les Routiers » tient à l’étendue du parking blanc, non bitumé, qui l’entoure et où les camions s’assemblent en troupeau le midi. Et ça, ça n’a pas changé. Des lieux dont on a l’impression qu’à entrer et traverser la salle on reconnaîtrait tout, sans même y être jamais entré. Probablement c’est faux. Probablement qu’à s’y arrêter, la déco, les visages, et comment les voix qui vous accueillent, on serait juste dans cette sorte de vague (et très limité) émerveillement d’un fragment de réel non construit d’avance, mais qui s’assemble exactement comme il doit s’assembler. Mais sûr qu’à le faire ensuite je taillerais la route, pour le plaisir de la route, plutôt que revenir à notre petit festival, perdu dans la campagne juste à l’embranchement qui donne sur La Halte. Combien de siècles La Halte dominera-t-elle de façon hautaine la route de tous les dangers, maison forte qui protège, dans la nuit du carrefour ? Le silo seul peut-être à la réponse.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 20 juillet 2019
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