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2019.11.25 | dormir à l’Ibis

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Les années précédentes, pour mon stage ENS Lyon, et même cette année, la première session, il y a juste à côté une résidence étudiante qui accueille aussi profs de passage, mais là, arrivant de Liège-Bruxelles la veille à 23h30 et non le matin même, c’était complet. En fait, c’est facile, voire bradé, de s’héberger à Lyon le vendredi soir, mais le jeudi soir vraiment une autre galère. Donc après mes 5 heures et train et sous grosse pluie j’arrive à l’Ibis Gerland rue Meirieu (Albert, pas Coline) où le gardien plutôt habitué au fait m’explique que non, c’est à l’Ibis « Budget » que j’ai réservé à 600 m de là, sur le gros boulevard desservant le stade du même nom (Gerland, pas Budget). C’est à dix grosses minutes de marche, sauf que j’ai ma grosse valise de bouquins et que là, à 600m donc des labos les plus pointus de France dont j’aime tant arpenter les couloirs souterrains, dans la contre-allée et les rues perpendiculaires c’est 70 ou 80 camionnettes portes ouvertes sauf si client, les bagnoles au ralenti qui viennent les raser, l’esclavage sexuel comme si rien n’éradiquerait jamais cette misère, et moi avec ma valise sous pluie à minuit qui traverse. Après le Mc’Do et son Drive, c’est l’Ibis Budget finalement pas si pire, à part deux trois fêtards qui s’amusent dans le couloir à 2 h du mat c’est la chambre comme tu connais par coeur, même si pas trop d’espace entre lit et cloison, lit et douche, code d’entrée c’était 273798 pour la 126 (je le dis, mais ils ont dû changer) et une wifi qui wifite et petit-déj’ mieux que prévu, parfait pour le prix. Tu es là par hasard, tu emprunteras deux matins de suite le court trajet qui t’était inconnu, c’est un fragment arbitraire de ville. Il y a cette centrale avec son panache alors tu poses le sac et prends l’appareil, ça tombe bien puisqu’à ce moment-là un bus passera qui semblera mû par la cheminée comme si elle était greffée sur sa carrosserie et non pas 50 mètres derrière. D’ailleurs à ce carrefour tu serais bien resté une demi-heure à prendre en plan fixe perpendiculaire chacun des camions mais il y avait ce jeune type à heurter aux pare-brises clos avec son gobelet de plastique, c’était chez lui et basta. Dans ma valise j’avais aussi le Gorilla Pod et une loupiote LED à piles dans l’idée de faire une vidéo dans la chambre d’hôtel même, mais pas plus qu’à Liège j’ai réussi, comme si à force de répétition des lieux ça s’était éloigné de moi (mais pas les photos, donc), et quand bien même j’ai fait à l’ENS même, le vendredi matin avant l’arrivée des étudiants, ce petit 15’ sur le thème rien sous les mains, juste la chaise la table et la cam, ce qui en soi m’a donné ensuite à réfléchir...

 

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 25 novembre 2019
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