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#Evry #02 | d’un rêve brutaliste

Evry corps béton, roman-photo, le sommaire
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Au commencement fut un bref échange avec Franck Senaud, sur le fait que mes vidéos naissaient toutes dans mon petit bocal rectangulaire de 11m2, et que depuis si longtemps (déjà dans Tumulte), je fictionnais sur ce ce désir d’un volume industriel, hauteur et plateau, et le plus brut et nu possible, ce à quoi Franck répondit : — J’ai ce qu’il te faut. Et cinq mois plus tard, quand j’entrai sur ce plateau comme creusé pleine masse dans la ville, je me dis : — Ah, c’était donc là, et Franck qui s’approche : – Tu te souviens que... Moi : — Mais j’ai compris tout de suite. Donc, dans le bâtiment labyrinthe, qu’on découvrira peu à peu ici comme étant la fiction même, les concepteurs de la ville avaient voulu qu’elle enserre une boîte de nuit. Je n’ai pas encore les détails, quand ça a fermé, etc. Mais c’est le palais des courants d’air, enfin non, pas trop. Juste ces infinis assemblages de lumière, comme une camera oscura en plein dans les étagements croisés de béton. Bon, ce sera un peu plus compliqué, ça résonne terriblement, et des travaux vont commencer pour réhabiliter, en faire une extension du C19, l’incubateur de starts-up auxquelles je vais discrètement me mêler. Mais l’existence même du volume vide dans la ville, sans que nul en sache l’accès — interdit d’ailleurs —, c’est bien le principe même de ce qui fait du Golem de Meyrink ce livre définitif. Je m’y projetterai les vieilles adaptations du Golem sur les parois de béton brut, ô rêve brutaliste, et ce sera le point de départ de la fiction, récit, son, vidéos, qui s’installeront ou partiront d’ici. Et c’est pour cela que j’en fais trace dès maintenant.

 

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 28 novembre 2019
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