< Tiers Livre, le journal images : neige soir

neige soir

En Allemagne, à peine la neige arrivée, on voyait les gens avec des pelles, déblayer les trottoirs (il faut dire, à Stuttgart, quand les pétales de cerisiers en fleurs sont tombés, les voisins souabes ont balayé). Ici, dans l’ouest, c’est tellement incongru qu’on dirait que tout s’arrête (pas l’informatique, on en faisait, du reverse-proxy, dans les circuits). Porté la voiture chez le carrossier, toujours porte transitionnelle pour moi, les entassements d’objets d’un garage artisanal, tant qu’il en reste. La vieille Austin coincée sous la poussière, et entassements de cartons, les batteries de récup, le compresseur, l’odeur des moteurs (et les moteurs en rade, posés à même le ciment) : mais je n’aurais pas osé faire des images. Mais ce n’était pas seulement la neige, aujourd’hui, cette reprise de la vie civile qui fait qu’on pouvait rester bien à l’écart. Les heures, pour les 2 jours qui me restent avant les trains, comme un couloir d’heure où possible de marcher très lentement. Alors à ce moment-là, oui, ça peut s’intituler travail – et ramené comme naturellement au Journal de Kafka. Le 17 décembre 1913 : « La silhouette d’un homme qui, les bras à moitié levés dans un geste asy-métrique, se tourne vers le brouillard total pour s’y engager. » Ou le 21 juin, de 1913...


François Bon, comme une autobiographie © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 5 janvier 2009
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