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ils lisent quoi, vos amis ?

une autre date au hasard :
2005.05.25 | Civray, îles mécaniques

Dans les quotidiens nationaux, il y a bien longtemps que les articles sur Internet prennent plus de place cumulée que les critiques de livres, et sur les réseaux sociaux on retrouve beaucoup des adresse qu’on apprécie dans le monde réel, chercher librairie sur twitter. Idem sur Face Book, tous les jours demande de participer à tel groupe, telle page : mais non, ma page Face Book est celle de publie.net, et si vous voulez qu’on établisse lien, ce serait bien d’abord qu’on vous voie aussi chez nous ? C’était le cas chez Borders Providence : en place d’honneur, plein milieu de l’espace, l’immense banderole pour les rejoindre sur leur Face Book. What your friends are reading : mais moi, mes copains librairies ils disent que leur boulot, et sa part magique, ou debout, c’est plutôt de comprendre quoi vous proposer à lire que ne lisent pas vos amis... Et le temps qu’on passe sur Face Book probablement pas le même type de temps qu’on passe dans le livre – Borders creusant alors sa propre fosse ? Impression mitigée qu’il serait déjà trop tard. Probablement que Face Book, plus blog ou site, plus twitter, c’est pour une librairie un atout important de proximité – et qu’il vaut mieux, pour s’en tirer, jouer ce jeu-là. Et même, ce qu’on aurait à leur dire : qu’ils ne le jouent pas assez. Monotone, sur twitter, les libraires qui ne parlent que de suggestion de nouveaux livres. C’est leur job ? Possible, mais on aimerait les entendre plutôt parler politique ou littérature, et on aurait plus envie de ces livres dont le titre, dans leur message, passe une fois et puis plus jamais : l’indispensable, mais du jour seulement. Je n’achète plus que des valeurs sûres. Le nouveau Molière oui, j’irai regarder de près, au retour. Là, de chez Borders Providence, mon Lovecraft 800 pages très bellement manufacturé. Impression que la masse temps globale est constante, et que sa reconfiguration avec centre de gravité sur nos usages numériques n’est encore qu’en partie amorcée. Mais peut-être quand même qu’ils ne se méfient pas assez de Face Book, Borders : on n’a pas forcément envie de lire ce que lisent ses amis.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 1er mai 2010
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