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_ 2019.10.17 | Pierre Bergounioux au baccalauréat
précédent _ suivant C’est un sujet de baccalauréat pour l’année 2035 : « En vous appuyant sur différents passages des Carnets de notes de l’écrivain Pierre Bergounioux, et notamment ses notes du mois de janvier 2019 publiés dans les Cahiers de l’Herne qui lui sont consacrés, vous imaginez et reconstotuez quatre-vingt-dix minutes de discussion commune face à face dans le bar-tabac jouxtant la gare RER B du Guichet qui y est si souvent évoquée. Une partie de la conversation portera sur la répartition des (...)

_ 0,75 dollar le repas
Depuis notre déménagement, c’est la maison d’à côté. Il fait un hiver à Québec beaucoup plus serein qu’en France, mais à 17h il fait nuit noire. Alors, passant devant le couloir avec la file, et l’immense salle jaune aux grandes tables, il y a tous les visages, face, profil. Et cette façon si spécifique de manger, ici, à Nancy, n’importe où, quand c’est ici qu’on mange. Ils gardent casquettes ou bonnets. Il y a tous les âges, des couples aussi, beaucoup. L’Amérique comme machine à faire les pauvres, les (...)

_ 2017.01.31 | il n’y a plus le marcheur aux pieds nus (une digression)
Ce qui glace, c’est – quand il est trop tard – pourquoi on n’a pas croisé ça plus tôt.
C’est la rançon des cloisons molles d’Internet : comment sauter hors de ce qu’on sait, pour trouver ce qui compte. Et ça vaut bien sûr pour ses propres mises en ligne, l’obscurité où on est.
Pour moi, c’est venu dans le creux de ce dimanche après-midi, froid et pluvieux ici, et pas mal de lames noires de réalité, aux bords coupants, qui vous entourent et vous cernent. Sur le mur de Guillaume Cingal, blogueur qui m’est (...)

_ 2006.07.01 | morts qui traversent en nous
autoportraits avec morts et soleil

_ immigrant song
Ces 3 voyages de cette année, c’était passeport dans la poche et Mac sur le dos. C’est ça le plus déstabilisant, dans les dossiers de papier, découvrir que notre géographie virtuelle doit quand même passer par les vieilles règles. Alors on s’assoit sur le tabouret tournant du Photomaton, on obéira à l’injonction tête neutre, sans sourire après avoir attendu 12 minutes chrono que le type devant ait eu fini de se déclencher le flash sur ses lunettes de soleil sans jamais être content de sa figure. Et revenu (...)

_ l’homme du pont
Plusieurs jour que je ne l’avais pas vu, et à nouveau il surgit. Quatorze ans que je l’observe. Il y a quelques années, on pouvait encore entrer en brèves conversations. C’est devenu plus difficile. Ce qui ne change pas, c’est sa langue, langue inventée de toutes les invectives. Ce qui ne change pas c’est sa solitude apparente : il ne regarde rien, que l’intérieur. Ce qui ne change pas ce sont ses trajets : sur les 2 kilomètres au long de la Loire, entre le pont et là où j’habite, avec l’hôpital où (...)

_ 2016.04.18 | souvenir des capucins de Palerme
La relation entre l’art et la mort, même quand elle s’établit rétrospectivement, est un tenseur décisif de notre travail au plus intime et présent (photographies : été 2008).