France 2008, jour ordinaire

le moral des ménages est stationnaire


Comme souvent, surtout quand le calendrier accorde qu’on reste à l’écran une bonne partie de la journée, elle commence par une lecture du monde.fr (qui existe aussi en version iPhone, un des éléments qui m’incitent à plate-forme spécifique ouvert la nuit spécialement paramétrée pour téléphone, y compris dans le narratif). C’est plus qu’un bruit de fond, même s’il entretient des permanences. Au bout de 10 ans de site Internet, et 5 ans de ce tiers livre, c’est un effet curieux de les relire à distance. On enclot donc ceci dans la capsule temporelle... Tous textes sous copyright lemonde.fr, merci de leur bénévolence. Photos : soir à Saché, le château de Balzac. Vous pouvez ajouter votre propre sélection du jour en commentaire.

 

1 _ chiens
La femme qui a été agressée par deux chiens sur le bord d’une route, à Lattes, au sud de Montpellier, est morte dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 novembre. Un automobiliste avait découvert la victime, âgée de 52 ans, alors qu’elle était à terre et que deux chiens s’acharnaient sur elle, dimanche aux alentours de 9 h 30.

Après avoir fait fuir les bêtes, l’homme a alerté le SAMU qui a pris en charge la personne agressée dont les chairs ont été particulièrement touchées par de multiples morsures au niveau des mollets et des bras. Hospitalisée à Montpellier, elle a été amputée d’un bras. Les enquêteurs ont fait rechercher les chiens errants et en ont attrapé quatre dont ils cherchent actuellement à déterminer s’ils peuvent être les agresseurs. Les résultats de leurs analyses seront connus lundi matin, a précisé un porte-parole de la police.

 

2 _ nos pauvres banques
Avançant de trois jours la publication de ses comptes trimestriels, la Société générale a annoncé, lundi matin 3 novembre, avant l’ouverture de la Bourse, une chute de 83,7 % de son bénéfice net au troisième trimestre, à 183 millions d’euros contre 1,123 milliard pour la même période de 2007, plombé par l’exacerbation de la crise financière. Sur les neuf premiers mois de l’année, la banque avait dégagé un bénéfice de 1,923 milliard d’euros, en baisse de 55 % sur un an.

Le 13 octobre, la banque avait indiqué que son résultat net du troisième trimestre serait « positif », l’estimant à « environ un milliard d’euros, hors éléments non récurrents ». Ce sont précisément ces éléments non récurrents qui ont affecté le résultat, amputant le bénéfice avant impôt de 1,158 milliard d’euros.

 

3 _ pigeons espons
Les forces de sécurité iraniennes ont intercepté « deux pigeons espions » de Natanz (Centre), près de l’usine d’enrichissement d’uranium du pays, a rapporté lundi le quotidien Etemad-e Melli. L’un des oiseaux, porteur d’un anneau métallique et de fils invisibles, a été capturé près d’une usine de production d’eau de rose à Kashan, non loin de l’usine d’enrichissement, selon une source anonyme citée par le journal.

Selon la même source, un autre pigeon avait été capturé au début du mois, muni aussi d’un anneau et de fils. Le quotidien ne donne aucun élément permettant de considérer ces pigeons comme des oiseaux espions.

L’usine d’enrichissement d’uranium est au centre du dossier nucléaire iranien, qui oppose depuis cinq ans Téhéran aux pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis. L’Iran refuse de suspendre ses activités d’enrichissement, malgré plusieurs résolutions du Conseil de sécurité assorties de sanctions.

 

4 _ pourquoi sensible
Une femme âgée a été tuée et sa fille grièvement blessée quand elles ont été percutées, dimanche 2 novembre, à Rouen par une voiture dont le conducteur et les éventuels passagers se sont enfuis après y avoir mis le feu, a-t-on appris auprès de la police.

Le véhicule, dont le conducteur a perdu le contrôle, quittant sa voie de circulation pour obliquer sur la gauche, a percuté les deux femmes vers 15 heures alors qu’elles marchaient sur un trottoir, dans une rue du quartier sensible des Hauts-de-Rouen, selon la même source. La dame, âgée de 82 ans, serait « a priori morte sur le coup », a précisé la police. Sa fille quadragénaire a été transportée à l’hôpital de Rouen. « La voiture est restée là où elle les avait percutées. Le ou les personnes qui s’y trouvaient ont mis le feu au véhicule avant de prendre la fuite », selon la même source.

De premiers témoins de la scène étaient auditionnées dimanche soir. L’enquête a été confiée au service de sûreté départementale de la police de Rouen, qui a lancé un appel à témoins.

 

5_ bons d’hébergement
Un nouvel incident de caténaire a perturbé le trafic ferroviaire français, samedi 1er novembre. La circulation d’une cinquantaine de trains a été affectée sur le réseau des TGV Atlantique. Les retards ont pu atteindre jusqu’à six heures. Survenu vers 17 heures 30 à la hauteur de Marcoussis en région parisienne, l’incident a provoqué l’arrêt total de la circulation sur les deux voies de la ligne à grande vitesse.

La circulation a repris dans la soirée. Les trains employant ces voies qui n’étaient pas encore partis à 19h30 ont été supprimés. Les passagers qui ont connu des perturbations ont été reçus à la gare Montparnasse par des « gilets rouges » qui leur ont distribué des fiches de remboursement à remplir pour être dédommagés. Au guichet d’accueil, vers 1 heure du matin, environ 250 personnes faisaient la queue pour trouver un taxi ou un hébergement. Une rame TGV a été mise à la disposition des passagers qui souhaitaient se reposer ou même dormir.

[...]

La SNCF a estimé en octobre à 400 millions d’euros de plus sur quatre ans les investissements nécessaires pour rénover les caténaires du réseau ferroviaire, dont certaines sont particulièrement usées, sur la base d’un audit diligenté en septembre après plusieurs incidents majeurs. Pour ce qui est de l’incident de samedi, il se peut que l’état du réseau ne soit pas en cause : dimanche, la SNCF faisait en effet savoir qu’elle déposait plainte « à la suite de tirs de fusil ayant très certainement entraîné la rupture de la caténaire ».
Un talus surplombe l’endroit, le fil de contact a été rompu en l’absence de toute circulation, tandis que le reste de l’installation est resté intacte, dit la société. Aucune pièce perdue de TGV pouvant expliquer l’incident n’a été retrouvée.

 

5 _ à droite, rien de nouveau
Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République a indiqué, dimanche 2 novembre, qu’« il n’est plus question pour l’instant, dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, d’ouvrir le capital de La Poste ». Mais, quelques heures plus tard, devant les réaction suscitées par ses propos, il a précisé sur France Info que « rien n’est changé, le projet est à l’étude, il n’y a rien de nouveau ».

« Ce qui serait bien, c’est que les gens qui ne connaissent pas le sujet ne s’expriment pas. »
Réaction de la déléguée CFDT-La Poste Nadine Capdebosc au sujet des propos contradictoires d’Henri Guaino.

La direction de La Poste n’a pas souhaité dimanche faire de commentaires.

 

6_ Edvige court toujours
Le recours en référé devant le Conseil d’Etat pour demander la suspension du décret créant le fichier Edvige a été rejeté « au motif que la condition d’urgence (...) n’était pas remplie ». Dans son ordonnance rendue mercredi 29 octobre, le Conseil d’Etat estime que le retrait du décret encadrant le fichier Edvige par le gouvernement ne justifie plus qu’il statue sur ce recours.

Le recours en suspension avait été déposé par plusieurs associations et syndicats (Cap 21, CGT, CFDT,...) après la polémique autour de ce nouveau fichier qui devait recenser plusieurs éléments de la vie privée des personnes fichées. Le gouvernement prépare actuellement un nouveau décret, qui prévoit un fichier avec moins de données privées : le fichier EDVIRSP, pour « Exploitation documentaire et valorisation de l’information relative à la sécurité publique ».

[...]
Le décret est actuellement à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) pour consultation, il n’a pas été encore été officiellement publié, mais les informations sur la santé ou la vie sexuelle devraient être exclues. Les "personnalités" – élus, journalistes, syndicalistes – seront recensées dans un "répertoire administratif", géré par les préfectures, différent du fichier de police.

Dans EDVIRSP seront donc seulement répertoriées les personnes "dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique" et celles qui sont soumises à une enquête administrative pour pouvoir exercer certains métiers comme convoyeur de fonds, agent de sécurité, etc. La possiblité du fichage à partir de l’âge de 13 ans sera cependant maintenue, mais les données seront effacées au plus tard à l’âge de 21 ans.

 

7 _ choses faites proprement
Le maire DVD de Marignane (Bouches-du-Rhône) Eric Le Dissès a assuré vendredi à l’AFP qu’une stèle à la gloire des morts pour l’Algérie française sera démantelée avant le 7 novembre, comme en a décidé la justice, malgré une vive opposition des partisans de l’édifice.

En juillet, le tribunal administratif de Marseille avait donné quatre mois à la commune de Marignane pour démonter la stèle, jugeant qu’elle présentait « une dimension polémique susceptible de heurter les usagers » du cimetière de la ville où elle est installée depuis 2005.

Mais à une semaine de l’échéance, le monument est toujours en place. Il avait été érigé dans la polémique à l’initiative de l’Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française (Adimad) et avec la bénédiction du maire de l’époque Daniel Simonpieri (DVD, ex-MNR et ex-FN).

« La stèle sera enlevée avant le 7 novembre », a assuré vendredi à l’AFP Eric Le Dissès, élu en mars contre M. Simonpieri. Interrogé sur le délai du démantèlement, le maire dément avoir été l’objet de pressions malgré des lettres de soutien et pétitions reçues en faveur de la stèle.

« On traite les dossiers un par un, je veux que les choses soient faites proprement », a-t-il dit, reconnaissant toutefois que « dans le coeur de certains », le démantèlement de la stèle puisse être « difficile ».

L’Adimad a fait appel en septembre contre le jugement du tribunal administratif qui avait été saisi notamment par le fils d’une victime de l’Organisation armée secrète (OAS).

Cet appel n’étant pas suspensif, l’amicale a demandé le 23 octobre un sursis à exécution contre la décision du tribunal administratif. Cette requête a été rejetée cette semaine selon l’Adimad, qui compte désormais saisir la justice pour atteinte à la propriété privée.

L’amicale manifestera également samedi matin devant le monument.

Une autre stèle, glorifiant des membres de l’OAS au cimetière de Béziers (Hérault), a récemment suscité l’indignation de responsables politiques locaux et de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la mairie se retranchant derrière « le droit de chaque famille ou association à rendre hommage aux défunts qui leur sont chers ».


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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 novembre 2008
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