comparaison de deux jardins japorsais

de l’aménagement par l’usage d’une frange si fragile


retour index général du web-roman.

 

Quand on parle de ce qui s’amorce en urbanisme côté plateau d’Orsay, bien comprendre que c’est une ligne qui va remonter de la zone de haute densité qu’est la vallée, vers la frange du plateau qui la surplombe. Il est acquis que les terres agricoles au-delà ne seront pas touchées (échapperont donc à l’idée de progression urbaine les 2 îlots les plus fortifiés que sont le CEA et le Centre d’essai des propulseurs). Mais, à mesure que j’escalade ces rampes qui montent de la suite des gares RER vers le plateau (et notez bien : ou que je les redescends dans l’autre sens, nettement plus favorable à la photographie), un des éléments fascinants c’est comment les îlots existants du campus ont su préserver cette frange fragile de forêt inconstructible sur la rampe, que la bascule urbanistique va bientôt recouvrir, et qu’ils ont su aussi l’aménager, parfois mètre par mètre, puisque justement leur usage en est quotidien : rejoindre la gare RER non plus une astreinte, mais le temps où s’établit le contact avec cet anachronisme qu’est une forêt sur rampe brutale et vierge en milieu urbain dense. Ainsi le fauteuil repéré par Florian. Ainsi ce jardin japonais au confluent, là où la rampe piétonne et les marches croise la rue aux voitures, avant de traverser et d’aller à la gare.

On remarquera :
 1, la signalétique : bien typique, inventaire en cours, comme à tout prix dissimuler l’humain sous le caractère utile de son activité
 2, en fond d’image, 2 personnes : me souviens les avoir croisés ensuite, comme d’habitude, quand 2 personnes causent, c’est qu’une est perdue et que l’autre essaye de lui expliquer le chemin
 3, le jardin zen n’est pas un objet en lui-même, mais un concept de temps – non pas d’abord la contemplation mais son entretien même, sa reproduction au jour le jour, même depuis 3 siècles, est une activité continue... cela permettrait-il de distinguer celui d’Orsay et celui de Kyoto ?
 4, dans la problématique du jardin zen, la notion même de lieu clos : défi de réinstaurer l’idée de lieu clos, où s’arrêter, dans le mouvement urbain lui-même – arrêter la vue dans la masse de signes toute organisée selon les mouvements qui n’ont pas à s’arrêter ?
 5, et si, selon le principe de l’interactivité web, on laissait sur place ne serait-ce qu’un râteau, et un panneau avec quelques photos de Kyoto – qui voudrait y consacrerait quelques minutes et repartirait tout aussi anonyme ?

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 27 mai 2012
merci aux 494 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page