H.P. Lovecraft | Ténèbre sur Innsmouth, §18

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, présentation bilingue


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« Well, there must be something like that back of the Innsmouth people. The place always was badly cut off from the rest of the country by marshes and creeks, and we can’t be sure about the ins and outs of the matter ; but it’s pretty clear that old Captain Marsh must have brought home some odd specimens when he had all three of his ships in commission back in the twenties and thirties. There certainly is a strange kind of streak in the Innsmouth folks today — I don’t know how to explain it, but it sort of makes you crawl. You’ll notice a little in Sargent if you take his bus. Some of ’em have queer narrow heads with flat noses and bulgy, stary eyes that never seem to shut, and their skin ain’t quite right. Rough and scabby, and the sides of their necks are all shrivelled or creased up. Get bald, too, very young. The older fellows look the worst — fact is, I don’t believe I’ve ever seen a very old chap of that kind. Guess they must die of looking in the glass ! Animals hate ’em — they used to have lots of horse trouble before autos came in.


« Bon, c’est à peu près ce qui a dû se passer, si on regarde les gens d’Innsmouth. C’est un endroit qui a toujours été coupé du reste du pays par les marais et les falaises, et qui pourrait savoir vraiment des départs et des arrivées là-bas ; mais c’est sûr que le vieux Captain Marsh a dû ramener quelques drôles de spécimens du temps qu’il avait trois bateaux en affrètement, dans les années 20 et 30. Ça fait sûrement un drôle de métissage dans les zèbres d’Innsmouth aujourd’hui – je ne saurais pas l’expliquer mieux, mais on dirait qu’ils ne sont pas à la vitesse ordinaire. Si vous prenez ce bus, vous le remarquerez avec Sargent. Il y en a qui ont de bizarres têtes étroites avec des nez tout plats et des yeux globuleux, écarquillés, comme s’ils ne se fermaient jamais, et leur peau non plus n’est pas très nette. Rugueuse, avec des croûtes, et leur cou sur les côtés tout racorni et ridé. Et ils deviennent chauves, aussi, même très jeunes. Les plus vieux sont les plus moches – en fait, je ne crois pas avoir jamais vu quelqu’un faire de vieux os, là-bas. Ils ont dû mourir la première fois qu’ils se sont vus dans un miroir. Et les bêtes les craignent – ils ont eu beaucoup de misère avec leurs chevaux avant qu’il y ait des voitures.

responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 décembre 2017
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