H.P. Lovecraft | Ténèbre sur Innsmouth, §32

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, en présentation bilingue


présentation et début _ précédent _ suivant

The longer I looked, the more the thing fascinated me ; and in this fascination there was a curiously disturbing element hardly to be classified or accounted for. At first I decided that it was the queer other-worldly quality of the art which made me uneasy. All other art objects I had ever seen either belonged to some known racial or national stream, or else were consciously modernistic defiances of every recognised stream. This tiara was neither. It clearly belonged to some settled technique of infinite maturity and perfection, yet that technique was utterly remote from any — Eastern or Western, ancient or modern — which I had ever heard of or seen exemplified. It was as if the workmanship were that of another planet.


Plus je la considérais, plus elle me fascinait : et dans cette fascination se dissimulait un élément curieusement plus perturbant, aussi difficile à classifier qu’il l’est d’en rendre compte. Au début, je décidai que c’était cette bizarre sensation d’un outre-monde dans son art qui me rendait si mal à l’aise. Tous les autres objets d’art que j’avais jamais vus appartenaient à une civilisation connue par son pays ou sa race, ou bien participaient d’une conscience moderniste pour se tenir soigneusement à l’écart de tout courant reconnaissable. Cette tiare ne relevait ni d’un cas ni de l’autre. Elle appartenait clairement à quelque rite d’une infinie maturité et perfection, et sa fabrication l’éloignait à l’extrême de tout courant – asiatique ou occidental, ancien ou moderne – dont j’avais entendu parler ou vu des échantillons. On aurait dit d’un artisanat d’une autre planète.

responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 15 décembre 2017
merci aux 110 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page