« prendre » #02 | Tadeusz Kantor, l’armoire, la baraque de foire

« prendre », le cycle hiver 2020



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 image haut de page : Tadeusz Kantor, La chambre à imagination.
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l’armoire, la baraque de foire


Résumé de la consigne :

 objectif : remonter chronologiquement aux plus anciens souvenirs autobiographiques qui puissent être liés à un geste artistique, et principalement toutes les pratiques amateurs, circassiennes, foraines, pourvu qu’on en ait gardé trouble, pourvu qu’on sache que ce souvenir reste aujourd’hui au travail, souterrainement, dans l’ombre de l’écriture, palimpseste dont nous seuls savons l’influence invisible ;

 cette suite de souvenirs, on va l’enclore dans un dispositif, bloc paragraphe, bloc d’un seul paragraphe (attention : si cette partie de la consigne n’est pas respectée, on ne met pas en ligne) dont l’enjeu est celui-ci : comment, dans la continuité linéaire du texte, et l’enclosure du paragraphe, on va pouvoir débusquer et faire surgir l’ensemble, du moins, la pluralité de ces souvenirs que chacun.e on porte ;

 pour partir en quête de ces souvenirs, deux pistes : le vieux saltimbanque de Baudelaire, dans ses Poëmes en prose, et, chez Franz Kafka, avec le trapéziste de Première souffrance (ou Premier chagrin selon les traductions), le bref mais immense Champion de jeûne (ou Un artiste de la faim, en allemand Der Hungerkünstler) ;

 prenez le temps, sans écrire, de laisser la mémoire se fixer sur un de ces souvenirs qui vous sembleraient des plus anciens, puis, à mesure qu’il se précise, d’appeler progressivement les bribes d’autres qui lui seraient associés, et peut-être antérieurs ;

 donc pas de problème de contenu : fêtes d’écoles, premiers cinémas, fêtes foraines, photographies ou danse, ces émerveillements d’enfance qui préparent en nous l’accès à l’art et sa pratique, mais un vrai enjeu de dispositif, faire venir une suite discontinue de scènes, images, visages, dans le strict emboîtement d’un paragraphe continu ;

 mon rêve : assez de plaisir à ces souvenirs retrouvés, la distorsion due au temps, pour que l’idée de les emboîter dans ce dispositif de surgissement, où chacun engendrera le suivant, nous emmène dans cette même illusion qui toujours a mené Tadeusz Kantor— il n’y a pas à renier quoi que ce soit de l’émotion, mais prendre appui sur elle pour inventer cette façon de faire avancer la phrase, image par image, chacune chassant l’autre ;
 exemple de ces concaténations dans un livre fait d’un paragraphe unique : tout le travail romanesque ou autobiographique de Thomas Bernhard, ou La mort de Virgile d’Hermann Broch... et les livres qui convoquent la vie saltimbanque, la posent comme utopie d’enfance, de L’homme qui rit de Victor Hugo à 5Le grand Meaulnes, ou le Sans famille d’Hector Malot : Vitalis et ses deux chiens savants, sur les routes, c’est cela qu’on veut rejoindre ;

Et bien sûr Tadeusz Kantor :

 dans son Petit Manoir, 1961, repris 1966 sous le titre L’armoire (devenue machine à enterrer, on extrait sans fin, entre sacs et baluchons, des personnages allégoriques ou autobiographiques (à commencer par la mère), eux-mêmes devenus emballages ;

 et dans un de ses textes ultimes, ce souvenir des baraques de foire de l’enfance, où lui-même installe sur la plateau, abstraite et stylisée, sa chambre d’enfance devenue chambre de l’imagination mais où toute figure surgissante, comme dans la Classe morte ou dans Wielopole est associée à un soi mort...

cette page sera précisée et complétée après premiers échanges

 

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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 décembre 2020
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