progression #12 | Bolaño, 56 fois Anvers

les cycles ateliers d’écriture de Tiers Livre



 

#12, Bolaño, 56 fois Anvers


Ce sur quoi insiste cette vidéo :

 on voudrait, pour cette fin de cycle, quitter le strict domaine des exercices, et se mettre en condition de tenir récit... après quoi, possible d’entamer le cycle « faire un livre » pour continuer !

 « Anvers » est le premier livre écrit par Roberto Bolaño (1953-2003, 3 semaines de différence d’âge avec moi donc un peu d’émotion), mais publié l’année précédent sa mort, et traduit en France l’année suivante –- il a 27 ans à l’époque, vient d’arriver en Europe et a trouvé un job de gardien de nuit dans un camping à Barcelone : il n’est jamais allé à Anvers, les 56 récits qu’ils construits, et ont comme point commun de se dérouler à Anvers, n’ont d’autre source, et d’autre référent, que leur nature littéraire elle-même...

 la première étape sera de définir une cible, j’avais hésité à proposer qu’elle soit la même pour l’ensemble des participant.e.s, une ville c’est bien sûr l’idée la plus immédiate si chaque point, chaque personne, est indépendant de tous les autres, mais ça peut aussi être un village, un bord de mer, un train ou un hôtel ?

 une fois cette cible définie, l’idée est de rassembler toutes les techniques de récit évoquées pour multiplier une suite de textes brefs (ou pas, ou très brefs, ou moins brefs, ou juste synopsis ou idées) qui seront autant de récits (ou potentiels récits), indépendants les uns des autres, mais tous reliés à cette cible, s’y déroulant — et, je ne l’ai pas évoqué, si possible dans le temps même qui est celui dans lequel on écrit...

 à la différence de Bolaño, je propose qu’on rassemble ces récits dans un bloc unique, pas de paragraphes, mais une continuité seulement interrompue par le numéro de la séquence 5 ce qui pourrait donner une forme graphiquement comme celle-ci, 6 sans que jamais s’interrompe le texte, mais qu’à chaque numéro on commute le récit... 7qui, dans ces conditions, saura aller jusqu’à 56 ?

 n’avoir aucune connaissance directe de cette cible n’est pas une condition : revenir mentalement à un lieu bien connu, le rêve y procède en permanence... mais la force du roman de Roberto Bolaño tient précisément à ce qu’il n’est jamais allé à Anvers : travail d’imagination, travail de documentation, jeu avec des archétypes de récit, la phrase pour moi essentielle qui a généré cette proposition c’est que la littérature remplace le réel, c’est cela que je vous propose de tenter, s’essayer à la liberté de la fiction, utiliser cette fragmentation intérieure pour démultiplier la complexité, l’illusion, le format, et le fait de donner nom (ici, « Anvers ») pour renforcer cette illusion par le pré-acquis qu’on a de la réalité assignée par le nom...

 prendre le temps de continuer cet ensemble sur plusieurs jours, le laisser se développer, y revenir, le considérer vraiment comme l’ébauche d’une fiction de grand format...

 et bien sûr, avant qu’on se quitte, savoir que pour toute proposition dans ce cycle, des transversales existent avec les autres cycles : recherches sur la nouvelle, outils du roman, pousser la langue... ``

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 24 septembre 2021
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