écopoétique et éthique : une chance pour l’invention de récit ?
– sommaire général du cycle « vers une écopoétique »
– sommaire général des ateliers Tiers Livre
– accès direct plateforme de publication
– pour une fois pas d’extrait à télécharger, ils sont là ci-dessous dans la consigne.
vers une écopoétique, #07 | Amandine André, ni, car, ni
Deux vidéos en parallèle : voir dans les « carnets » la présentation — avec extraits lus — du livre d’Amandine André Impossessions primitives chez Al Dante (2024).
Et pour l’atelier, appui juste sur un passage, mais très singulier, de ce livre :
Ce passage, parce que toute l’accumulation repose sur la conjonction de coordination la plus faible de la série mais où et donc or ni car.
Et, de nouveau dans cette série, un travail sur le négatif. Ce qu’on veut et doit expulser, repousser, contrer pour qu’un autre équilibre soit possible, dans notre contexte d’anthropocène.
Hasard d’un bref passage dans un texte de 30 pages ? Amandine André réitère avec l’utilisation du car :
Idem si on relève dans ces 30 pages le rôle du et en incipit récurrent :
Et devant moi, sur le sol : sol
Ou son oui seul ou associé au car
Les ce qui aussi convoqués en suite d’incipit ont un rôle similaire, mais se concentrer sur la conjonction de coordination, un ni exclusif, c’est ce qui va nous aider et nous rassembler dans cette proposition. Même si c’est fort aussi, les ce qui :
Ce qui me dégoûte...
Ce rien qu’ils veulent de nous...
Mécanisme de sélection d’un grain incongru dépisté par l’accumulation, et qu’on rehausse par reprise dans une nouvelle boucle, c’est ce qui emmène les trois mouvements de ces trente pages, rythmées par trois passages en gras, eux aussi sans ponctuation, où c’est l’écriture même qui devient sujet :
Alors ma proposition est celle-ci : avec Annie Dillard, proposition #01, sur le silence, on ouvrait un pacte d’énonciation hors de l’humain dominant — avec Gaëlle Obiégly, Claire Dutrait, Joy Sorman, on s’engageait dans une traversée du négatif. Ce qui fait obstacle. Ici, dans cette accumulation sans ponctuation, que seul rythme et lie le ni, on va expulser, on peut dénoncer, crier. Il y a du Paul Valet dans le mécanisme de ce texte.
Et c’est ensuite que nous pourrons marcher plus librement, vers d’autres pactes, comme ceux que décrit un anthropologue majeur, très présent dans le soubassement de la démarche ici, Charles Stépanoff, et où nous retrouverons prochainement Sumana Roy.
Dans la vidéo, je parle d’avoir à trouver un épuisement : les premiers éléments que va réunir ce ni seront peut-être prévisibles, d’autres vont venir qui seront de résistance, ou d’associations qui veulent désamorcer, mais continuez, ajoutez, rongez malgré l’obstacle : alors c’est le texte lui-même qui ira chercher ces éléments du refus, sa propre suite de ni. Dans le je suis un texte d’Amandine André, il y a ce relais depuis l’énonciation que vous entamez, vers l’énonciation qui prend le relais.
Nota : compte tenu des extraits donnés ici, pas de montage pris à ces trente pages, incitation bien sûr à propulser ce livre (mais d’autres extraits lus dans la vidéeo lien cité plus haut), et la consigne... suffisamment simple, en ses ni et ni et ni !
1ère mise en ligne et dernière modification le 13 octobre 2024
merci aux 175 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page