retour François Bon, journal
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| avignon, cartes postales en vrac du 15 au 25 juillet, au festival d'Avignon |
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qu'est-ce que j'aurai vu d'Avignon? quasi rien - boulot, boulot - traversées brèves et rares de la ville, les vieux murs ont assez d'amitié pour comprendre, palais des papes de jour et de nuit, mais en fait je n'aurai vu ça qu'une fois en 10 jours
l'ancrage majeur c'est le hangar B de Châteaublanc, les immenses entrepôts de la foire expo, près de l'aéroport - on y campe, on s'y installe, mais notre décor y est à l'aise, on aménage les coins maquillages, et l'étrange sculpture des câblages - à la régie, derniers réglages avec Vincent Tordjman (scéno globale, musiques) et Christian Pineau (lumières) la trouille s'envolera progressivement à mesure que se confirmera l'accueil public, on joue complet tous les soirs, et nombreuses les visites d'amitié, du monde professionnel en particulier (Ariane Ascaride avec Christine Brücher, et Charles Tordjman encore à peine rasséréné) - magie du théâtre ici où tout devient symbole...
mon autre ancrage à Avignon c'est, près de la gare, une traverse urbaine sous les rails, une rue sans nom, d'ailleurs, je l'appelle ainsi: la rue sans nom - c'est elle qui me sépare de la ville, mais la petite chambre qu'on m'a réservée, où j'ai l'ordi, les livres de Koltès et quand même ma guitare, je pourrai à peine en profiter - dans la rue sans nom, un lieu d'accueil pour RMI et sans abri, chaque fois que je passe sous les rails je fais quelques photos numériques, j'en ai accumulé plus de 250 pour une rue qui fait 80 mètres, tous les détails, objets, les plaques d'égoût, la signalétique, les transfos, j'ai tout mis sur un skeud (CD, comme disent mes amis Seb et Dom à la régie de Daewoo), en diaporama c'est assez étrange
Leslie Kaplan et Martial Di Fonzo Bo nous font la surprise d'une installation théâtrale inventée pour l'occasion, 9 micros, une position pour chaque personnage, qui va permettre à Martial de traverser toute la structure du Psychanalyste... à 19h, Olivier Cadiot prend le relais avec pour invités au fil des jours Pierre Alferi, Georges Aperghis, Emmanuel Hocquard et Jacques Roubaud
samedi 24, 10h45, à mon tour, on nous annonce l'entrée public - un mistral pas possible qui me donnera l'impression, avec le bruit du vent dans les platanes, de pousser un camion - quelques briques pour caler les textes et notes, mon vieil iBook de 3 ans d'âge une fois de plus branché sur la console, je vais improviser pendant 1h15 sur Bernard-Marie Koltès, en hommage: La Nuit juste avant les forêts, qu'il considère comme sa première pièce, a été créée à 50 mètres d'ici, hôtel des ventes de les place Crillon, par Yves Ferry, en juillet 1977, peut-être sur cette même table de bois que j'ai requise... merci à toutes celles et ceux qui étaient là pour ce partage: malgré le vent, tous les sièges pris (et merci à Valérie-Anne Expert et Clémence Bouzitat pour la SACD, à Caroline Berneaud pour le festival, des petites attentions qui changent tout, plus le célèbre Zimut et Laurent Mathias pour la régie, et la patience de Gilles Davidas pour la captation France-Culture, diffusion les samedi et dimanche 7, 8, 14 et 15 août à 20h, dans les dures conditions du faux direct...) FB, le 25/07/04
2 – Nathalie Quintane 3 – Leslie Kaplan |