#été2023 #00 | prologue




Le titre original : deux mots, un pronom personnel neutre ( ça manque dans notre langue ) et un verbe à la troisième personne du singulier.
Le titre en français : un seul mot, substantif sans article, qui, malheureusement, résume bien l’époque. Avec, sur la voyelle centrale, un accent circonflexe qui rime avec perplexe, ite, missa est, allez, on vous renvoie, vulgairement la messe est dite, vous pouvez disposer, le congé est là, le congelé aussi, casser les chaines du froid, était-ce l’été ?
Qu’est-ce qui fait la petite universalité d’un livre traduit dans une quinzaine de langues ? Peut-être le fait que l’histoire se déroule près de chez vous mais dans un pays mal connu, dans une langue à la fois étrangère mais proche, dans une période contemporaine sans être concomitante ; qu’elle est écrite par une femme apparemment binaire voire trentenaire, avec une sensibilité familière, on l’a rencontrée dans une librairie de la ville, on a pas eu la patience de faire la file pour une dédicace, on aura l’audace d’une amitié Facebook, ça ne mange pas de pain, qu’elle acceptera le soir-même.
Les enfants sont au coeur du récit, aussi déjà capables d’horreurs et de monstruosités. On repense au concept de perversion polymorphe ; s’il nous reste une part d’enfance, la vigilance s’impose quant à savoir laquelle privilégier. Les mises en scène, en route, en bouche sont parfaites, bientôt cinématographiques, le film arrive.
Même si le livre est dérangeant, trouble, tortueux – la tortue aurait à voir là dedans, par sa lenteur inexorable, passe la tête pour voir ou passe ton tour – on l’a offert à la soeur ainée, celle qui a initié à la lecture, elle l’a trouvé malaisant et nous dira sérieusement :
– Je l’ai lu jusqu’au bout, mais ne m’offre jamais plus un livre pareil !

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