#03-1 journée Soleil d’hiver

Ils attendent sur le parking dans la nuit. ils apparaissent dans la lumière des phares. Groupe d’animaux. gros yeux éblouis et inquiets poussés en avant du crâne. quelques lunettes brillent.

Chaleur de la lampe de bureau, intelligence d’accessoire, mélange d’or, de paille et d’anis.

La lumière blanche des lampadaires, petite tâche dans la nuit, rassurantes ou angoissantes. c’est ça un mystère. une question.

A l’aube les arbres nus. squelettes tristes sur fond gris. attendent le jour qui les vêtira d’un peu de lumière.

Le chemin des champs sous le soleil d’hiver. Temps passé. présent. futur. boue séchée éternellement sale.

Il faudrait s’empêcher de regarder certaines demi-sphères moulées dans un jean noir. elles vous hypnotisent.

Le bleu du ciel ne peut pas être peint. ce n’est pas un problème de couleur ou de lumière. c’est une impossibilité géométrique. la toile est trop toujours trop petite.

A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

9 commentaires à propos de “#03-1 journée Soleil d’hiver”

  1. Des flashs. Ce que je trouve intéressant, c’est que les images sont tellement brèves qu’elles sont entourées de vide. Et ce vide-là est vertigineux. Enfin, c’est comme ça que j’ai lu ton texte. Merci Laurent.

  2. les demi-sphères moulées, dire les fesses, non ? ou plutôt les belles fesses, car toutes ne sont pas des demi-sphères, loin de là.
    L’impossibilité du bleu du ciel m’a fait penser à des mots de Depardon : la torture, c’est le cadre. et pourtant sans cadre, pas de photo ni de tableau.

    • Merci Danièle pour ton retour, pourquoi les demi-sphères?
      Pour deux raisons:
      1: cette paire de fesse précise je l’ai immédiatement associée à une demi-sphère, j’ai une bonne vison 3D, déformation professionnel.
      2: pour faire travailler le lecteur, si je te dis:
      Hier matin, par un beau temps de printemps ensoleillé, j’ai vu dans un pré un jeune homme mort avec deux impacts de balle sur la poitrine, c’est juste mais ce n’est pas l…

      J’ajouterai que bien sûr le cadre et la limite sont nécessaires à l’art, mais je crois qu’on devrait regarder les tableaux représentant le ciel accroché au plafond, regardé le visage aimé allongé à côté dans un lit, notre regard serait plus juste.
      A mince, quelqu’un a déjà eu cette idée (pour le ciel), dans une chapelle, je crois.

  3. Les animaux à lunettes. La paille et l’anis. Les lampadaires à question. Les arbres squelettiques et les culs sphériques. Le bleu, plutôt le ciel trop grand. Touchée.