l’eau des morts

Posté le 11 juin 2021 par Remi Matalon

J’aime pas l’eau enfin j’aime pas me mettre à l’eau. Depuis que je sais que je suis constitué de 60% d’eau ma plus grande angoisse c’est de me diluer. J’aime pas le soleil non plus j’ai peur de m’évaporer. Ni le froid vous me voyez finir en glaçon ? J’ai l’air inquiet mais j’ai mes raisons. Quand j’étais croque-mort, un truc bouleversait les familles la flotte dans les caveaux – on ne va pas inhumer maman dans cette mare – vous inquiétez pas on va faire un pompage c’est dû aux infiltrations à cause des sources dans le cimetière. En vrai comme les caveaux sont trop étanches c’est l’eau des morts d’avant qui se déverse au fond et qui s’évapore jamais. A vous je le dis mais à la famille de maman je pouvais pas surtout que l’eau des morts c’est les fluides genre sang pisse lymphe bile diarrhée et tout ça. Bref j’aime pas l’eau

A propos de Remi Matalon

Un peu obsédé par la mort, mais rien d'étonnant à cela : elle m'a fait vivre pendant quinze ans. N'allez toutefois pas en conclure que j'ai une dent contre la vie, je suis d'une grande mansuétude.

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7 commentaires à propos de “l’eau des morts”

Oceane Paris le 12 juin 2021 à 7 h 39 min a dit :

Et les morts se mare bien de l’eau grouillantes.
- Oceane Paris le 12 juin 2021 à 7 h 45 min a dit :
  
  Enfin grouillante. Sauf si on pense aux bactéries resistantes à la fuite de l’eau.
- Remi Matalon le 12 juin 2021 à 10 h 30 min a dit :
  
  De la mare aux canards à la mare de la Camarde.
Cécile Marmonnier le 12 juin 2021 à 11 h 10 min a dit :

A osé le dire « j’aime pas l’eau » moi non plus
Christian Chastan le 12 juin 2021 à 12 h 44 min a dit :

Ah ! Comme j’aime ce « j’aime pas » .
Ça revigore comme une eau fraîche…
Pierre-Emmanuel Dubois le 13 juin 2021 à 23 h 43 min a dit :

Rien ne se perd… Quelque chose qui me fait penser à Villiers de l’Isle-Adam, mais je serais bien incapable de dire quoi, ni pourquoi. Très beau texte
Remi Matalon le 14 juin 2021 à 5 h 10 min a dit :

Merci pour ce retour.
Deux pistes pour peut-être justifier une éventuelle correspondance avec Villiers de l’Isle-Adam : une de mes premières lectures à l’adolescence (attiré par le titre « contes cruels », puis, à l’âge adulte, et pendant quelques années, mon adresse parisienne (qui permettait de fréquentes promenades au Père Lachaise)