La Source bleue

Source de mon enfance source de légende les larmes de Berthe de Joux pleurant son amant pendu source d’un amour perdu parfum de drame que d’états d’âme eaux froides du péché empêché oser la rencontre au loin déjà un éclat bleu vert une émeraude en plein bois me laisse sans voix l’œil attiré aimanté le pas pressé de près happé par le gouffre turquoise porte translucide vers l’Atlantide de nos vies chagrins enfouis mémoire engloutie dans le silence et l’immobilité des profondeurs cristallines y plonger tout entier s’y perdre s’y noyer s’en repaître et renaître le pinceau à la main trempé dans le bleu des rêves azur outremer ou cobalt pinceau qui dégouline source divine

A propos de Zoé Sultana

Zoé Sultana est un pseudonyme. Entre visible et invisible, la vagabonde de l’écriture cherche sa voix. Elle a grandi à la frontière suisse entre neige et sapins, et d’un hiver à l’autre, elle a changé de continent pour poser ses valises le temps d’une année à l’UQAM (Montréal) en Maîtrise de création littéraire. Devenue prof, dans ses instants volés à la nécessité, elle a rouvert ses carnets dans l’effervescence des ateliers d’écriture de l’université Lyon 2 et s’est enthousiasmée pour la nouvelle. L’année dernière, le hasard l’a sortie de sa poche pour la propulser au beau milieu du cycle d’été « Outils du roman » : elle a tellement aimé qu’elle remet ça cette année. La vagabonde des mots écrit pour se sentir vivante, laissant le fil des histoires se dérouler, tissant une atmosphère par ci, brodant une émotion par là. Avec l'envie de partager. Et de faire vibrer une petite corde quelque part chez l'autre. Ce serait un bon début.

7 commentaires à propos de “La Source bleue”

  1. merci pour ce travail sur les infinitifs et participes présent, ça rajoute transparences de peinture à cette aura de légende… (je crois être allé la voir cette source bleue d’ailleurs, si pas loin de René Char…)

    • Merci, François, pour ce retour. La Source bleue dont il est question ici est située non loin du Lac de Saint-Point, à la frontière suisse, et il paraîtrait même que ce joli lac entouré de sapins abriterait un village englouti… autre légende donc.. pour un autre texte peut-être…

    • Merci, Marlen ! Moi aussi j’ai pris un coup de chaud en écrivant ce texte : je vais chasser l’intrus de ce pas !

  2. Merci, Sandrine ! Vous soulignez le côté musical du texte, je prends car, souvent, je pense plus en termes visuels que sonores…