Une matinée

Un réveil léger lors d’une matinée d’été ; les vases blancs en porcelaine posés au bord de ma fenêtre ouverte ; laissaient s’échapper les souffles tièdes du jasmin ; j’allais récupérer mes chaussons en laine perdus dans l’obscurité sous les quatre pieds de mon lit; même d’ici j’entendais la préparation du thé dans son samovar que ma mère faisait infuser avec des agrumes ; le Continuer la lectureUne matinée

Dédale

Courant à vive allure, un imposant escalier en bois noir stoppa ma course : où aller ? la maison était si grande : à droite, une impressionnante allée de portraits familiaux à l’éclat terni, peu importe où je regardais, ils me regardaient en retour. À gauche, une rangée de portes toutes symétriques donnant en leurs intérieures, à d’autres portes, renvoyant à d’autres innombrables Continuer la lectureDédale

Quelque part, à des moments…

8. Habiter quelque part autre que chez soi, pendant les vacances, dans un moulin, pendant trois semaines c’est quelque chose : les toilettes sont dehors dans une cabane en bois, devoir y aller en pleine nuit, un soir de fort orage, le plus violent à ce jour que j’ai connu ; les fourmis qui envahissent toute ma chambre et qui font leur Continuer la lectureQuelque part, à des moments…

Chemin de fer

Une lumière, elle me pique, m’aveugle, dans l’obscurité glaciale, elle me noie de ses rayons. Elle pénètre dans le seul gouffre de mon corps resté ouvert ; c’est là qu’elle devient de plus en plus tranchante ; tout s’active autour, cavité comme un entrepôt où se déposent des choses, elles sont glaçantes et imperturbables, s’accrochent à ma chair, la tirent, la broient. Continuer la lectureChemin de fer

La chambre à l’étage

Descendant de la voiture, la première chose que je voulais voir c’était là où j’allais dormir, en général c’était très sommaire à part un lit ou deux. La propriétaire nous avait expliqué qu’elle avait longuement et soigneusement tricoté les couvertures, celle-là douce et rose reposait sur mon lit. Au-dessus d’un de ces lits figurait le portrait d’une jeune femme en Continuer la lectureLa chambre à l’étage

Ne pas être dans son assiette

Au temps des cerises, fauchés comme les blés, tout tournait en eau de boudin ; les carottes étaient cuites. Je nageais dans le chocolat malgré qu’on me presse comme un citron. J’avais la tête comme une citrouille, mais peut-être que quelqu’un m’avait roulé dans la farine, j’en faisais tout un fromage. Il fallait que la mayonnaise prenne : hors de question de Continuer la lectureNe pas être dans son assiette