autobiographies #01 | des bords

Piliers de tuffeau. Odeur d’urine, de chaleur crasseuse. Un homme avec son caddie. J’agrandis mes yeux, tu presses le pas. On ne dit rien. Pas tout de suite. Le courant du fleuve coule fort. Comme des petits toboggans. On ne peut pas y aller. De vagues morceaux de bois, des arêtes de pierre. Plus loin, arbres pieds dans l’eau. Soleil à l’Ouest, plisser les yeux. Les feuilles deviennent de petites taches noires.

Nuit d’été sur une île au milieu du fleuve. L’eau sombre glougloute et bouillonne. Tu tètes mes seins de vierge. Brise et chair de poule. Sur la berge, en face, les réverbères tachettent l’espace. Voitures au loin sur le pont. De temps en temps, le vrombissement irrité d’une mobylette. Puis le fleuve, à nouveau.

Un bateau-pirate pour les enfants. Le fleuve comme un ruban scintille. Foule autour de nous, pressée à la guinguette. Musique de pacotille, brouhaha de voix couvrent le son de l’eau. Hausser le ton. Rester à boire. Bancs de sable. Sur ta peau, ombrages et trouées de soleil. Une nuée de sternes s’est posée. Rester à boire. Tu n’as pas d’enfant et la mienne est trop petite pour jouer sans moi près du fleuve qui emporte les fêtards quand ça lui prend.

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