Carnet individuel | EV

PROLOGUE : 9 novembre 2022 : Je n’ai pas la culture des carnets mais bel et bien celle des stylos. J’ai principalement le Bic maudit, comme dirait Clémentine Mélois. Mes stylos sont presque exclusivement tous des Bic, à bille, des Crystal ou ceux en quadrichromie, les fameux stylos Bic quatre couleurs qui laissent des traces rouge, noir, bleu et vert sur des carnets que j’ai achetés somme toute récemment. Il y a un peu moins de deux ans maintenant que je noircis des carnets, des cahiers à spirale Oxford à petits carreaux au liseré en couleur, des cahiers Clairefontaine à spirale et à petits carreaux aussi. J’aime les petits cahiers à spirale et à petits carreaux. Ils m’ont toujours suivie dans ma vie professionnelle pour prendre des notes. Des cahiers de notes plutôt que des carnets de notes qui sont neuf et récents dans mes pratiques aujourd’hui. J’ai acheté il n’y a pas si longtemps des carnets en faux moleskine, des notebook de la marque d’Action, avec des lignes pour suivre une trace sur ces carnets et y laisser tout un tas d’idées qui ne verront sans doute jamais le jour. Des carnets où il fait bon se délester, faire le point avant de suivre une ligne qui prendra sa fuite. J’ai aussi un petit carnet rose avec une couverture en plastique où je note des idées, des poèmes, des rendez-vous et j’ai un répertoire à spirale qui se délite où je note quelques mots de vocabulaire. Tous ces carnets pour laisser des traces derrière soi et qui seront peut-être lisibles par d’autres mais qui ? Ou qui finiront à la déchetterie. J’ai bien le carnet de mon smartphone, des notes qui me servent de journal et de carnet de bord sur lesquelles je note l’essentiel. Je multiplie les traces laissées derrière moi mais qui s’en servira ? Personne, après-moi ?

#01 – 400 kilomètres d’autoroute entre la Bretagne et la Beauce. 110 ou 130 km/h. Camions, voitures, travaux, accidents. Le chat qui miaule sur une bonne partie du trajet. Total qui accueille, Esso qui reçoit, consommation de carburant raisonnable. Voiture pleine, coffre plein. L’ordinateur est bien calé dans sa pochette. Concentration pendant quatre heures, arrêt obligatoire à mi-parcours et reprise du volant jusqu’au bout. Pas de fatigue, c’est étonnant et imprévu.

#02 – Deuxième année de maternelle, spectacle de fin d’année. Tous les enfants de la classe étaient costumés en petits mousses avec une petite marinière et un pompon rouge sur la tête. Je me rappelle uniquement que nous devions tous ramer. Nous rejouions Vendredi ou les limbes du Pacifique que nous avions lu pendant l’année scolaire. Rires et gêne mélangés.

#03 – Il aurait peut-être fallu que je touche au pompon de mon petit cousin qui était dans la même classe que moi pour lui signifier que j’étais attachée à lui et pour rire avec lui. Mais nous ramions tous dans la même direction avec un bâton en aluminium. Le spectacle du petit mousse s’est émoussé.

#04 – Se préoccuper des matins gelés et endoloris, traverser le temps qu’il fait et le temps qu’il reste à vivre dans une gelée que tu déprécies, faire comme si tu n’avais rien remarqué à part ce brouillard qui te masque la vue et qui t’endort le cerveau comme si c’était une enclume.

#05 – un ciel blanc depuis le matin. Un ciel blanc cette nuit avec une lune pleine qui a laissé un halo lumineux dans la chambre. Les nuages moutonnent et les avions laissent de grandes traînées blanches de kérosène dans ce couloir aérien où ils défilent à un quart d’heure de distance. Nuages blancs, grandes traînées blanches cotonneuses et une luminosité qui éclaire la pelouse du jardin. Les oiseaux vont et viennent.

#06 – personne d’autre que moi n’aurait remarqué que le trafic aérien avait baissé d’intensité au-dessus de mon village. Moins d’avions viennent scruter le ciel depuis lundi. Les oiseaux peuvent circuler librement. Les pigeons ont élu domicile dans le cerisier pendant que les mésanges viennent manger des graines de tournesols dans l’arbre à oiseaux. Moins de traînées de kérosène dans le ciel blanc et laiteux. Il pleut.

#07 – Un masque entre les deux oreilles : on ne voit pas le visage, juste ce regard vert de la jeune femme où s’accrochent deux gros anneaux d’or qui accompagnent l’accent du sud |une barbe qui mange le visage carré de ce jeune homme à l’allure de rugbyman qui vient relever les compteurs d’eau |des cheveux noirs longs et bouclés, un visage fin et fermé de la femme d’une quarantaine d’années qui se cache derrière les vitres de sa voiture |EV

#08 – Marcel Proust

#09 – Ne pas s’attarder sur celui qui n’est plus là depuis quinze ans et qu’on a oublié. L’absence marque le présent. Ne pas s’attarder sur l’absence mais sur notre obsolescence, celle qu’on n’a pas encore programmée et qui nous rappelle que nous aussi nous sommes mortels mais vivants. Ne pas s’attarder sur notre finitude mais la contourner. Ne pas s’attarder sur la solitude du mort qui nous rappelle notre propre solitude et notre finitude.

#10 – Pendant que je martyrisais la langue, tu te pourfendais pour me faire comprendre qu’il n’y avait pas plus beau que mes yeux bleus. Pendant que tu appauvrissais ton propos, je martyrisais la langue pour y voir les soubresauts de l’ennui qui sourit. Pendant que tu parles de ce nid, je me prends à rêver de ton exaspération devant mes trivialités langagières.

#11 – Vendredi ou les limbes du Pacifique, premier souvenir de lecture en classe de maternelle où on se mettait en rond pour imaginer cette histoire de Michel Tournier qui s’est terminée avec le voyage du petit mousse, cette image qui s’est émoussée dans le souvenir des enfants qui n’avaient que quatre ans. Premières histoires à s’imaginer et à s’inventer. Première rencontre avec le mot écrivain.

#12 – Toute cette grisaille qui se superpose, qui forme des couches comme des sédiments qu’on expérimente dans le lit du fleuve, le lit de la mer qui se rapproche et qui se love dans mon esprit plein de chimères. Je sais je rêve d’une noctambule fête mais je ne sais pas où cette grisaille va me mener. Va-t-elle coller au plafond de mon esprit enclin à rêver ? Je n’en ai jamais assez de ces nuances de gris qui éclairent ma journée.

#13 – Son monde s’est figé depuis que le cerisier a perdu ses feuilles. C’est l’automne et le cycle des feuilles a fixé le cerisier dans sa position élevée. Tronc, branches, nids ne bougent plus que pour accueillir le vent et les oiseaux. Son monde à elle s’est figé depuis que le fond de l’air est devenu glacé. Elle ne voit plus les feuilles du cerisier bouger. L’arbre s’est dépouillé pour laisser glisser tout son or au sol. Son monde s’est figé il y a deux ans et tout a glissé sur elle.

#14 – Juste une suspension dans l’air. Juste une petite pause, suspendue dans l’air, skis aux pieds, sur la bosse de cette piste rouge que tu dévales à fond de cale. Juste une seconde pour te retrouver en l’air qui suspend ta course effrénée pour dévaler la pente. Une petite seconde de suspens avant de savoir si tu retomberas bien sur tes skis et si tu continueras à dévaler cette piste que tu avales à fond de cale.

#15 – Je suis essoufflée ce matin. De quoi avez-vous envie de parler mesdames ? On peut aborder la famille. J’ai été déçue par mon frère que je vénérais. Je te présente Maria, ma serveuse préférée. Mais elle me connaît la dame. Moi aussi j’ai fait de la dépression. Je suis scorpion, je m’autodétruis. J’ai rencontré une dame qui fait de l’hypnotisme. Je me suis réveillé en pleurant et je disais je t’aime papa. Il paraît que tout vient de l’enfance. Vous avez gagné deux euros. Merci de m’avoir tenu compagnie.

#16 – Gilet de feuilles en col de mousse. Pantalon de cuir de vache noir à œillets rouges. Jupe de serin en laine bouillie rose. Pantalon en poil de zèbre à queue noire et blanche. Jupe-culotte du zouave en coton rouge. Chemise de satin noir à pois bleu marine. Pull en polyester expansé vert à liséré violet. Pashmina en acrylique arc-en-ciel. Veste à paillettes roses et noires à manches bouffantes.

#17 – que faire pour embellir notre quotidien ? Retirer ces fils qui se touchent dans les rues, retirer ces panneaux publicitaires à l’entrée du village, végétaliser ces entrepôts qui nous servent de commerces, fleurir les ronds-points qui fleurissent partout dans le village et les arborer, végétaliser les poteaux électriques, remplacer les panneaux de signalisation par des totems végétaux ou animaliers. Mettre des nichoirs à chouette sur les commerces et des mangeoires pour les oiseaux à chaque carrefour.

#18 – J’ai vu un œil mourant

Faire plusieurs fois le tour d’une chambre

Comme s’il cherchait quelque chose, semblait-il

Puis devenir plus nuageux

Et puis s’emplir de brouillard

Et puis être soudé

Sans découvrir ce que c’était

Qu’il aurait été heureux d’avoir vu

Première page prise au hasard de « Lieu-dit, L’éternité » d’Emily Dickinson, que je suis allée chercher au rayon poésie de ma bibliothèque, sur la première étagère de ce meuble en bois blanc. On est dimanche matin et il est dix heures. Je suis dans le salon et, dehors, les mésanges et les chardonnerets viennent aux mangeoires. Le recueil, édité chez Points Seuil, se trouve entre un recueil de Mahmoud Darwich et de Philippe Jacottet. Il s’agit d’une édition bilingue et j’ai pris l’habitude de ne lire que le français alors que je pourrais très bien m’arrêter sur cet anglais américain traduit par Patrick Beumaux.

#19 – Chaque jour, pas ou peu de transactions dans la journée. Ne pas aller à la boulangerie, faire les magasins le moins possible. Se rendre au café chaque jour si possible. Bonjour, vous prendre un thé ? Oui, un thé fruits rouges s’il-vous-plaît. Pas de discussions, donner le billet pour un rendu monnaie. Merci bien. Pas le temps qu’il fait, pas le « Bonjour, vous allez bien ? » . Transaction anonyme et anonymisée pour ceux qui n’ont pas pris de carte de fidélité.

#20 – C’était juste un thé noir, un tout petit sachet de the noir. Elle a juste donné une pièce. Pas de cents, une simple pièce de deux euros suffit à faire un compte rond. Peu de rendu monnaie à ce tarif là pour le gérant vêtu de sa doudoune bleue, dans ce café de la Beauce où il fait un peu froid. Elle a gardé sa veste elle aussi et se réchauffe avec le thé noir à deux euros. Elle est installée, seule et solitaire à une table pour quatre personnes. Il lui tend son thé noir et il a l’air pressé qu’elle le boive d’un trait. Mais elle va rester une heure à la même place en regardant le gérant à la doudoune bleue faire son travail. Elle résiste à la pression extérieure.

#21 – Saluer son voisin avec une poignée de main. Poignée de main dérobée. Commencer à discuter. Se dire de se parler à travers jardins. Continuer son chemin.

#22 – abandonner La reine des lectrices sur le banc de l’abribus, dans le centre-bourg. Le lieu a été choisi parce qu’il est en plein cœur du village, à côté de l’église. Peu de passants s’arrêtent à cet abribus mais il y a une boîte à livres à côté. Peut-être que le livre sera ensuite intégré à la boîte à livres ou qu’il sera emmené par un passant, un rare piéton qui aura délaissé sa voiture. Le livre a été déposé à midi, en plein milieu du banc, à l’heure où les voitures passent beaucoup. Dans la boîte à livres, ce jour là, il y avait Guerre et paix de Tolstoï à côté d’un roman de Hermann Hesse.

#23 – De 1 à 13. Tu descends ou tu montes, toujours le même compte de 1 à 13. Tu descends ou tu montes, jamais tu ne démontes le chiffre, le nombre. Tu connais ce compte par cœur. Tu ne peux pas t’empêcher de les compter de 1 à 13. Tu les connais pas cœur, quand ça tourne à sept, tu n’as pas encore raté de marche bien que tu sois déjà tombée. Et tu t’es relevée à 10 mais tu n’avais pas compté.

#24 – Et la pendule qui indique 10h10. Bonjour, vous venez pour quoi ? Mais c’est trop tôt. J’arrive toujours beaucoup trop tôt à mes rendez-vous. Du temps à remplir, une tête à remplir avec moins de doutes et plus d’assurance. Une personne sort d’un bureau, cinq personnes entrent dans le même bureau avec une tasse de café à la main. Ils rient, ils sourient. Moi je me prends la tête. Dix minutes d’attente, ce n’est pas long mais c’est suffisant pour se prendre la tête avec n’importe quoi.

#25 – le poids du corps qui s’endort ― ce mal en bas du dos ― quand tu te penches ― quand tu te tournes ― poids des jambes et pois au genou ― pesanteur au genou qui se bloque ― corps déliquescent qui en a plein le dos ― tête et cou emmènent tout ― bras qui s’avancent appuient sur le bas du dos ― endolori, abruti, asservi.

#26 – sortir de la maison, prendre la voiture, mettre le contact. Oui ça y est, elle démarre. Rendez-vous crucial pour les mois qui viennent. Essais de vue avec les lunettes la netteté n’y est pas. Lettres dans le flou, flou de la réponse donnée au médecin qui demandait de la netteté sans équivoque. Inaptitude, inadaptation.

#27 – faire le ménage ? Bof. Bien sûr, passer l’aspirateur mais comme si c’était fait pour quelqu’un d’autre. Se regarder faire ― voir la poussière aspirée― les toiles d’araignée absorbées. Passer la serpillière ― traces ― jeter la poussière de l’aspirateur. Beaucoup de moutons de poussière mais ce n’est pas moi qui as fait cela. Tout cela est à l’extérieur de toi et ne t’appartient pas.

#28 – Ne plus penser à rien ne plus s’appartenir s’écouter penser à autre chose que des soucis qui ne t’appartiennent plus vider son sac en écrivant ce qui passe par la tête se regarder faire taper sur le clavier ne pas répondre ne pas s’encombrer de pensées annexes ne pas s’encombrer avec le superflu aller au centre dans son centre dans le creux de son ventre au plus haut de ta pensée de ton cerveau secoué par tant de pensées trop annexes trop injustes et inadaptées totalement inaptes à te comprendre dans ton centre

#29 – je n’aurais sans doute pas dû rire dans cette conversation où une personne expliquait qu’elle aurait aimé connaître la frustration étant enfant. Considération éloignée de moi qui connais très bien la frustration pour l »avoir fréquentée dans mes plus jeunes années et même encore maintenant. Je suis frustrée d’avoir ri.

#30 – un collégien géorgien de 14 ans va être expulsé du territoire français avec sa famille. Bon élève et bien intégré, la communauté éducative se mobilise pour lui et son frère qui vient d’obtenir un CAP cuisine à 17 ans. En Géorgie, le père est menacé de mort. Il est malade et on l’expulse de France sous prétexte qu’il pourra être soigné dans son pays d’origine. Recours devant le tribunal administratif. Répit de six semaines. Drôle d’hiver 2022-2023.

#32 « je t’avais dit que tu arriverais à tes fins. Tu n’as encore rien écrit mais tu fais comme si. Continue sur ce chemin. Avec des si en bouteille, tu trouveras des obstacles sur ton chemin mais tu marcheras droit. Encore quelques décennies et tu finiras comme papa. Avec des si en bouteille, tu auras droit à ton chemin qui filera droit. » C’est ce qu’il dit, le mort, celui qui a fini dans l’océan. Le mort le plus familier qui soit.

#33 – Regarder le manège des oiseaux autour des graines de tournesol ; observer leur vol et se remplir d’un vide qui hypnotise et aseptise. Regarder le cerisier et ses branches nues de l’hiver, se remplir de ce vide réflexif. Regarder les feuilles à terre, se remplir de ce vide comme un miroir que l’on se tend. Un chat sur les genoux et se remplir de ce vide qui fait de la chaleur et qui se consomme avec lenteur.

#34 – Des trombones attachés entre eux qui font le tour de la place, des manèges qui ne tiennent plus en place. Décors de fête et foire à neuneus. Elle se faufile entre les installations et se dit que toute cette liesse est bidon. Cette liesse n’alimente rien. Elle ne retient aucune caresse et rien ne pourra la faire chavirer. Elle est partie sur un autre pied.

#35 – Des noms oubliés, il y en a plein. Des noms affadis, des noms qu’on ne trouvera que sur le bout de la langue avec un autre ami. Qui étaient ces gens rencontrés en ces temps de néant ? Des gens oubliés qui reviennent petit à petit, des gens qui refluent du passé. Des silhouettes qui reviennent sur la pointe des pieds vingt ans après les avoir quittées. Trouver la solution dans les livres pour rechercher un grain de voix, un œil, une main, des cheveux, une allure et mâcher ces visages pour que les noms reviennent un peu.

#36 – A peine levée que j’ouvre mon petit missel qui s’éclaire dès que je l’actionne. Mon smartphone s’allume sur un bonjour sur messenger puis je prends ma dose d’autofictivité de Chevillard avant de me rendre sur facebook et de me laisser tenter par une proposition d’histoire de la littérature filmée, des histoires créées grâce au catalogue de promotion de Lidl, avant d’aller faire un tour du côté de chez Paumée qui restitue sa collection d’instants vécus. Lectures des mails, de la proposition d’écriture du carnet en mettant à la corbeille les courriels promotionnels. Petit tour sur Instagram où je me colle aux photos qui, parfois, s’accompagnent de petites histoires. Jongler entre twitter, instagram et facebook, la sainte Trinité, à quelques instants de la journée et se laisser happer par les fils d’actualité. Voir des vidéos youtube. Absorptions. Écriture sur le smartphone sur l’application wordpress, sur instagram, sur twitter et sur facebook mais pas au quotidien. Prise directe avec l’écriture grâce à mon smartphone. Écriture à l’ordinateur pour l’atelier d’écriture. D’un seul doigt à deux mains, l’écriture n’est pas la même.

#37 -: Je ne connais rien par cœur à part ce bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs. Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. Souvenir de mon année de seconde, les deux seuls vers que je peux encore citer. J’avais donc quinze ans dans la lecture des Contemplations de Victor Hugo. J’étais déjà certainement sensible à l’épreuve du deuil en me tenant à l’espoir de sentir le défunt vibrer encore dans celui qui le regrette. Se sentir accompagné par le mort ou la morte, ce qui me poursuit en ce moment.

#38 – Je ne peux pas dire si je rêve ou pas. Je me suis réveillée avec des préoccupations de médicaments à plusieurs reprises. Médicaments, médecins, sécu, mutuelle, ces mots et ces préoccupations qui me hantent la nuit pour me foutre la paix le jour. Je me suis réveillée sur un nom aussi, Julie Proust, que j’ai retrouvé sur facebook en me levant peu après. Je ne sais pas si tout ceci a un sens. Je me réveille sur un rêve dont je ne me rappelle pas mais qui me laisse une sensation bizarre et me rend floconneuse.

#39 – depuis deux ans, je suis amoureuse d’un certain Eric que je ne connais pas. Ça m’est tombé dessus en regardant une vidéo youtube d’un marathon et depuis, j’aime Eric par intermittence. Pas tout au long de la journée ça non mais à certaines heures, quand je lis son blog et quand j’écris sur l’un des miens. Il m’arrive de penser à lui avec envie, avec l’envie d’écrire aussi bien que lui. Je ne connais pas Eric et lui ne me connaît absolument pas et peut-être que c’est mieux comme ça. Ou peut-être pas.

#40 – Voici la seule instruction que je me donne pour continuer ce carnet : Il ne faut pas que tu t’affoles. Non il ne faut pas. Il faut prendre ça au bon endroit et ne pas aller au plus pressé. De la lenteur, du progrès, de la hauteur, de la progression. Il faut entamer son carnet de sagesse. Il faut aller voir où cela progresse pour ne pas se laisser rattraper par ses émotions.

A propos de Elise Dellas

Court toujours. Ou presque... La retrouver sur son compte Instagram.

17 commentaires à propos de “Carnet individuel | EV”

  1. profiter des visages; des anneaux qui disent le sud (oui), du joueur de rugby provisoirement occupé à gagner sa vie et qu’elle me le pardonne de la femme au visage fermé, pour venir enfin (honte à moi) saluer celle qui leur a donné vie

  2. Il flotte une atmosphère étrange autour de ce thé noir à deux euros. Qui éveille mon imagination. Merci pour le thé.