Mon corps est ailleurs

J’ai encore la sensation d’être sur le dériveur quand ma mère vient me chercher pour qu’on aille prendre l’apéro chez Marguerite. Mon père nous rejoindra. Pendant le trajet en voiture, une bonne fatigue m’envahit. Toute la bande habituelle est là. Un verre de Ti Punch à la main, les conversations se mélangent dans l’air. Mon père arrive, il a l’air Continuer la lectureMon corps est ailleurs

# 12 L’œil écoute

comment parvenir à ce que l’œil écoute, que toucher et goûter ne soient qu’un, qu’un style soit [sa] voix et que cette voix soit elle aussi la [nôtre] qui ne lui ressemble en rien, qu’elle soit celle des « ondes et des bois » ¹ et quand je dis « bois » j’écris « bois » et je vois le bois qui s’épaissit s’assombrit des ronces Continuer la lecture# 12 L’œil écoute

Au cimetière.

On est arrivé ensemble. On ne se connait pas. On a garé la voiture. Elle descend avec difficulté de la sienne, c’est la troisième fois qu’on se retrouve là on dirait qu’elle va travailler au jardin, des gants renforcés, un panier plein on voit une plante qui dépasse elle avance d’un pas tranquille et me fais à peine un sourire Continuer la lectureAu cimetière.

Ouvrir l’œil

Je connais quelqu’un qui s’endort toujours les yeux ouverts, qui attend le sommeil les yeux ouverts il dit Pourquoi faire semblant de dormir avant de dormir. Même dans le noir il garde les yeux ouverts il ne voit rien mais il regarde le noir. Il y a sans doute un rai de lumière qui déborde des rideaux, la lumière jaune Continuer la lectureOuvrir l’œil

#12 l’œil intérieur

Assis là, presque en cercle, dans la chaleur de l’été, sous la fraîcheur verte du tilleul. Certains sur les chaises longues dépareillées ; d’autres, les plus jeunes, allongés sur des plaids. Les voitures sont garées à côté. On en voit certains s’apostropher avec le sourire. Ils parlent sans doute léger, se taquinent. D’autres, presque à tourner le dos, s’adressent à leur Continuer la lecture#12 l’œil intérieur

Les pieds dans l’allée

Ses pieds dépassent dans l’allée, le train est presque vide, qui a quitté tout à l’heure le petit ciel bleu et qui bientôt agrippera Paris. A part un bref arrêt pas prévu -ne pas descendre sur les voies (l’annonce ne précise pas que les portes de toutes façons restent fermées dans ces cas là), le train ne s’arrêtera pas. Certaines Continuer la lectureLes pieds dans l’allée

Œil intérieur, mon silence

Devant elle les champs de thym et de lavande     terre aride où se courber     terre à cailloux semée de chênes verts     clocher toits orangés voie ferrée     et comme surgie d’une mer lointaine     la grande montagne pelée et les rêves d’ascension           y accrocher ses désirs     les secrets désirs de départ     désirs Continuer la lectureŒil intérieur, mon silence

Organismes désynchronisés, exploration

Tu dois être folle pour te promener en robe longue sur le bord du quai contigu au bois et tomber. Faire marcher le béton pied à pied dans la nuit du clair de lune transparent en son milieu, agitée de soubresauts clivant les barres métal en dessous. Et c’est tout. Un café. Les chaises parlent entre elles, vides. Et la Continuer la lectureOrganismes désynchronisés, exploration

Scan et barbe à Papa

DANS CES LIEUX-CI où les douleurs cherchent rassurance l’œil voit une enfilade de portes vitrées un sol carrelé trente par trente en marbre blanc veiné de gris, veiné, est-ce que l’œil voit ce que l’oreille entend ? veiné blesse où court mon sang.  Côté gauche un comptoir en plaqué faux hêtre si haut que les yeux assis sur la chaise en face Continuer la lectureScan et barbe à Papa