De trois-quarts

Le regarder pose problème. Ce mur qui n’en est presque pas un est un problème en soi. Il surplombe tout, sauf que mis à part de l’angle de mon bureau, des suites d’une torsion indélicate des mes cervicales vers la droite, en prenant bien entendu en compte le volet un peu baissé qui cache un peu de ciel qui l’entoure, il est seul, personne d’autre ne peut aisément le voir, il reste d’une prétention ahurissante dans son secret.

Juché au dessus d’un ancien atelier à l’abandon, il est par son arrière à la hauteur d’une rue commerçante qui monte presque à sa lui, cette dernière morte il y a quelque temps maintenant du centre commercial au carrelage blanc. Il m’aurait été plus aisé de parler de cet autre mur tout désigné, celui qui fait polémique, celui qui se transforme en toile de pipi, oreille sourde de tous ces bourdonnements de mots, de ces presque conversations constamment affaiblies par le son grave d’un jet à terre. Mais le son d’envol de quelques pigeons sorte de porte parole plus sobre, nettement plus chic d’une ville presque à l’abandon m’attira. Sur cette façade la ville y passe en écho, un à un ou une à une. Et puis il y a le ciel. Qui parait si immense et qui découpe cette façade complexe en une multitude de petits mondes à la découpe parfaite. Le ciel fait presque oublier ce mur, tellement on s’en remet à lui, mais parfois lorsque qu’une combinaison parfaite s’effectue entre notre regard, notre humeur, tous les éléments qui composent notre vision simple, alors la toile semble substituer tous les éléments les uns aux autres et ce mur ne semble plus peser qu’un gramme.

Les vrais habitants de ce mur sont les pigeons. Enracinés à cette terre dure, ils sembles en décollant si durement, vouloir l’emporter avec eux. En regardant à plat, je ne comprends rien à ce que je vois. Sorte d’assemblage géométrique en fuite, qui me fait saisir ma profonde incompétence dans ce domaine (une bâtisse qui se serait sans doute effondrée sous mes ordres de construction).

Mais ce mur qui semble avoir été peint par des enfants distraits, renvoie au ciel une certaine idée de la force tranquille.