Marche – démarche. #P6

Jour J

Je descends l’escalier, je fais attention à l’intérieur du colimaçon, là où les marches se rétrécissent. Autant d’hésitation que pour rentrer un pied dans l’eau froide.

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La première porte claque derrière moi, l’autre grince.

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Les chenilles loin de l’horizontale, en dévers sur un tas de débris,  la pelleteuse enfourne un mélange de poutres et de murs enchevêtrés ; j’aperçois des morceaux de papier vert à motifs au dernier étage éventré, la poussière vole dans les rues alentour, recouvre les vitres des voitures garées.

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Le centre-ville est plus ou moins démasqué.

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Fête de danse et de chants au milieu de la place par des femmes et des enfants.

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La pluie s’abat jusqu’au rebord intérieur de la fenêtre.

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Démarche saccadée, grumeleuse.

A propos de Laurent V.

J'avais participé avec plaisir et découvertes à des ateliers d'écriture "papier-table-stylo" au tout début des années 2000, j'en avais animé aussi alors étudiant shs, ensuite j'ai surtout fait du vélo dans la ville comme travail, et en dehors en vacances, tout en continuant un peu à lire, notamment grâce au numérique ! Présence web : un compte insta renvilo , et un site pour rendre disponibles des vieux textes des premiers cyclotouristes : velotextes .

6 commentaires à propos de “Marche – démarche. #P6”

    • Bonjour, merci de la lecture, je suis joyeusement surpris car même en faisant court de l’inédit se produit, des images naissent.

  1. merci pour votre texte
    Ça m’éclaire beaucoup sur la proposition dont j’avais du mal à m’emparer .
    J’avais noté dans l’intervention de FB
    « noter dans le réel ce qui est capable de faire image  » . C’est exactement ça !

    • Merci de la lecture, de la consigne j’ai retenu au moment de l’écriture le processus actif des perceptions, tout en oubliant un peu d’autres aspects, la solitude et la traînée de mémoire, qui se réalisent peut-être de fait. Je vais ré-écouter !