#rectoverso #13 | Wabi Sabi

Elle s’est vue devant le mur avec la vérité bâillonnée

TROIS VOIX

                          1 Avant de se voir que voyait-elle autour d’elle

                          2 Avant de voir qu’avait-elle aperçu

                          3 Avant le mur qu’avait-elle devant elle

                          1 Avant de pouvoir dire la vérité où l’avait-elle cachée

                          3 Avant de pouvoir parler pouvait-elle murmurer

                          2 Avant d’être bâillonnée pouvait-elle respirer

LE CHOEUR

                          Avantavantavantavantavantavantavant

                          Avanavanavanavanavanavanavan

                          Avaavaavaavaavaavaava

                          Avavavavavavav

                          Aaaaaaa……….mmmmmmmm

                          AAAAAMOAAAAMOUAAAMOURAAMOURAMOURRRRR

Je ne suis rien d’autre qu’un OUI à la vie

La graine

ne se demande pas

si elle doit germer

L’abeille printanière

a quarante jours

pour découvrir le monde

Les arbres

ne sont pas égaux

face à l’ouragan

Les étoiles mortes

sont encore lumière

depuis la terre

De novembre à février

les hérissons

décomplexés ne font rien

La rivière

se fond dans la mer

                                 sans hésiter

                                                    

Sans hésitation

La beauté n’est rien

sans l’imperfection

qu’elle contient

photo : Art japonais du KINTSUGI

A propos de Eve F.

Rédige des assignations et des conclusions, défend le veuf et l'orpheline, écrit sur le Droit et son envers, la Justice et ses travers, le bien-être et son contraire, les hommes et pas que, le bruit du monde et ses silences, aussi.

10 commentaires à propos de “#rectoverso #13 | Wabi Sabi”

  1. Le chœur révèle les voix… comme ce fait astronomique « Les étoiles mortes sont encore lumière depuis la terre ». Merci Ève

  2. « quarante jours pour découvrir le monde… »
    très beau texte, Eve. Et une très belle photo! Merci

  3. Merci pour cette polyphonie qui nous questionne et qui répond en poésie :
    De novembre à février

    les hérissons

    décomplexés ne font rien

    La rivière

    se fond dans la mer

    sans hésiter
    Réussi . challenge relevé . Bravo !

  4. Cette réflexion #13 nous entraîne ! Et ça tourne vite. J’aime que les voix ouvrent le bal et…se renvoie la balle. Narratrice en aucun cas dupe de l’urgence et au plus près de ce qui importe,
    C

  5. J’aime beaucoup ce texte, les pensées qui s’en dégagent, et je suis sensible au fait de l’avoir associer au KINTSUGI qui ouvre sur la beauté (« qui n’est rien sur l’imperfection qu’elle contient »). J’y vois aussi une magnificence du temps qui passe. Merci !

  6. polyphonie, poésie, un peu de Japon dans tout ça
    AMOUR & BEAUTÉ !
    et bien sûr ce n’est pas le nom d’une série américaine…
    merci chère Eve

  7. Merci Eve, toujours l’écriture de cette présence du tout, de cette vie qui est. Et je me suis réjouie du chœur, (mais bien sûr le chœur dans les voix!), et du hérisson et de la rivière, et Elle, de bâillonnée à oui.
    Oui j’aime ta perception du monde et la préhension que tu en as par l’écriture.