Salle C 112, chaque vendredi matin, 8h-11h, nous sommes 18, groupe 3ème année fac de lettres Poitiers. Je crois que Stéphane Bikialo avait demandé que j’aie cette salle pour l’interférence que nous cherchons avec le numérique. Mais l’atelier d’écriture ça se passe dans le chemin qu’on fait avant, par la parole seule, puis le temps d’écriture individuel, et ce qu’on partage ensuite par la lecture. Par rapport à Montréal et Québec, et à ma surprise, peu d’étudiants arrivent avec leur propre ordi ou netbook. Même avec l’ordi à disposition, compté que les 2/3 écrivent plutôt à la main. On pourrait donc se passer de la salle informatique. Rançon pour moi : l’écran qui s’interpose entre moi et les visages, donc latitude à chacun d’aller se balader sur le Net. Mais pourquoi pas : puisque moi-même je suscite, pour Artaud ce matin, d’aller visiter YouTube. Par contre, même à 18, chacun grâce à l’écran dispose d’un espace personnel, de distance aux voisins. C’est assez fascinant, dans le temps d’écriture, de voir ces bulles d’isolement surgir, s’entretenir. La quantité d’espace, pour l’atelier, c’est un critère probablement décisif.