Ce sera facile, d’ici quelques jours, de recommencer ce Petit Journal parce qu’aura recommencé la litanie des villes, trains, gagne-pain. Dès mercredi, en fait, et j’en était tout effrayé hier. S’ancrer ici dans la pièce de travail, bien sûr on ne peut pas faire de photos tous les jours, mais il y a la distance intérieure et il y en a tellement besoin. Probablement que j’ai aussi besoin de l’autre respiration, mais je suis de moins en moins sûr. N’y penserai plus qu’en ce sera en route, ou plus trop. Cette semaine une seule sortie, mardi, à Vendôme pour Livre au Centre, visages amis, boulots en partage. Et quelques minutes auparavant, parti à la rencontre du Quartier Rochambeau. Je n’aurais pas photographié cette plaque à Gracchus Babeuf si le livre de Jean-Christophe Bailly, Dépaysement n’avait pas été mon compagnonnage de tout l’été. Lecture lente, usante, qui prend énormément à l’intérieur de soi – magistral d’un bout à l’autre du livre, du mur subsistant dans un coin de route à Roche, la ferme de Rimbaud, aux grottes décorées des Eyzies, ou aux sources noires peintes par Courbet. Peut-être pour ça : qu’un livre vous emporte autant dans les dehors à l’intérieur de soi, que pas envie de repartir si vite, et pourtant.