Suivi longtemps cette voiture, avant-hier : c’est juste qu’on allait dans la même direction et qu’on était dans les embouteillages de la reprise d’après vacances. On est gavé de publicité partout, mais c’est principalement des panneaux, qui bougent, clignotent, s’alignent, avec des slogans si possible le plus idiot possible. Ici pas de slogan, mais c’est comme les anciens hommes sandwich (d’ailleurs c’est une publicité pour les gros gras sandwiches du McDonald’s) l’objet lui-même qui est mobile. Des fois on entend des gens très bien attentionnés nous demander si par hasard on ne voulait pas de la publicité sur nos sites ou dans nos livres numériques, pour arrondir les fins de mois : ou même pas, disons que ce serait pour se faire croire qu’un jour ce machin n’ira pas plomber encore plus nos fins de mois au 12 du mois. Pourtant non, pas envie. En suivant la voiture, me disais qu’on était déjà plus ou moins déjà tous repeint comme ça, avec la marque de nos appareils, américaine aussi, mobile aussi, et nous recouvrant de la tête aux pieds aussi. Finalement, ça aurait pu être drôle, de suivre la voiture McDonald’s (c’était quoi, leur comptable faisant le ramassage des recettes, ou distribuant les fiches de paye, sais pas comment ça marche, leur business, et à quoi leur sert leur voiture de service – quand même pas pour le réapprovisionnement en frites molles ?). Après elle a continué, je me suis arrêté.