< Tiers Livre, le journal images : 2012.08.04 | effacements remplacements mémoire

2012.08.04 | effacements remplacements mémoire

Depuis une bonne dizaine de jours, pour des raisons qu’il ne m’appartient pas de développer ici, je ne prends pas d’images numériques de mon contexte de vie. De toute façon, j’ai emporté les deux ordis et l’écran externe, c’est le paysage principal – sans compter que je dors beaucoup (c’est en partie un travail, n’est-ce pas). Par exemple, tout ce site est passé en spip 3.0 et les images de mes compagnons de visite, ci-dessous, apparaissent désormais plein format, ça change tout... Donc, j’explore les photos archivées sur un petit disque dur externe depuis 2003 (mais très peu, puisque les 3 premières années, il me fallait vider la carte de l’appareil dans le Mac coquillage toutes les 32 images). Le classement jour par jour est mal commode : il me faut ouvrir successivement chaque dossier pour retrouver telle ou telle image correspondant à un lieu ou un événement, et même depuis 5 ans que j’utilise Photoshop Elements je n’ai jamais inséré de tags et mots-clés alors que je sais bien que ce serait mieux. A l’inverse, ça permet de retrouver des journées oubliées, du moins celles que j’avais documentées. D’où la question : les 10 ans ou 20 ans qui ont précédé 2003, ça aurait donné quoi si je disposais d’une archive équivalente ? Ce qui est une question idiote. D’une part ça ne fera pas exister l’archive, d’autre part, arrivant à mes 60 balais j’oublie désormais à haute dose. Mais autre question : si mon boulot c’est les mots, et l’avantage de la photo, contrer plus ou moins l’oubli à haute dose, est-ce qu’il ne serait pas intéressant de décrire le plus précisément possible, avec des mots, chaque image du disque dur, et puis l’effacer une fois que décrite avec les mots ? Pour certaines photos c’est simple, comme celle ci-dessus, sauf que je ne sais plus du tout où c’est (frontière Suisse Italie via Locarno, mais c’est large). Pour d’autres photos c’est évidemment beaucoup plus compliqué. Et pour d’autres photos encore, pas du tout envie. Les mots, c’est beaucoup trop dangereux, beaucoup plus que les images. (Pensée pour PCH, ED, PDJ -– trois pensées divergentes d’ailleurs, même si également fraternelles.)


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 août 2012
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