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2012.08.31 | panneau d’expression libre

Certes, je préfère des vivants qui parlent maladroitement, aux morts de la droite qui avaient des phrases impeccables et menaient une politique arrogante et néfaste. Et puis moi je ne prendrais pas de responsabilité politique, ma vie sociale a fini il y a longtemps, petit quarteron de potes choisis suffit et j’ai trop de problèmes personnels avec le monde tel qu’il est, c’est pour ça que je préfère mes écrans. Reste que dire comme sur le web, où rien n’est éditorialisé, à nous qui ne faisons que ça, conquérir et construire ici notre vie esthétique, notre palais du facteur Digicheval, nos rêves, les articuler, en former la syntaxe, l’adapter à la surface mouvante qu’est la page web, si ce n’est pas éditorialiser, sans parler de notre travail dans le livre numérique, qui sans doute ne nous préoccupe que nous mais au moins ça vaut mieux que les kilotonnes de daube qui occupent l’épicerie culturelle. Donc, je repensais à cette phrase, comme sur le web, où rien n’est éditorialisé, en me disant que décidément c’est pas demain la veille qu’on aura l’opportunité de discuter avec ceux qui ramassent nos sous et font des lois avec, quand j’ai revu ce panneau. Je ne l’ai jamais vu peuplé que de restes illisibles de signes. Sauf la mention en bas : expression libre. Quand on tolère que le peuple puisse s’exprimer via le mot libre, s’agit surtout pas que ça puisse se remarquer, allez faire joujou au fond de la cour. Je crois bien que l’opinion partagée, plus ou moins inconsciemment, c’est bien celle-ci : c’est pas mal votre web, et on peut pas faire autrement que ce soit expression libre, alors joujou au fond de la cour.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 31 août 2012
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